Alerte sur le prix des confitures: "Au bout d'un moment, je vais devoir arrêter certaines recettes..."

"Gelées tardives, grêle, sécheresse ou pluies excessives: les aléas météorologiques liés au dérèglement climatique ont très lourdement impacté cette année les principales régions de productions", le communiqué de la Fédération des Industries d'Aliments Conservés (FIAC), diffusé mercredi, est alarmant.
Face à "la pire récolte de fruits jamais connue" en Europe, le représentant des producteurs de fruits transformés s'inquiète d'une flambée prochaine des prix des confitures, ou encore des compotes. En effet accompagné de la hausse du prix du sucre, les coûts des matières premières n'ont cessé d'exploser depuis plusieurs mois.
Des récoltes catastrophiques
Tous les pays européens se retrouvent cette année dans une situation très compliquée concernant leur récolte, notamment dans les pays d'Europe de l'Est, où la pluie et le gel ont fait des ravages ces derniers mois. Par exemple, en Pologne, le troisième pays producteur de fraises, la mauvaise météo a provoqué une chute de 50% de la production. Face à des risques de pénurie, le prix des fraises de Pologne, des framboises de Serbie, ou encore des abricots d'Espagne explosent.
L'industrie de la confiture, qui pèse 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires (2024) et près de 10.000 emplois en France, se retrouve désormais en grande difficulté.
"Au bout d'un moment, j'arrêterai certaines recettes, car ce ne sera plus rentable"
En Gironde, depuis plusieurs mois, Jannick Peytra ressent clairement cette hausse inquiétante lorsqu'il doit passer une commande: "Ça impacte toute une partie du travail et automatiquement, les marges sont réduites à la fin de l'année," explique-t-il au micro de RMC. "Le cassis, la myrtille, la cerise... Tout a augmenté. Au bout d'un moment, j'arrêterai certaines recettes, car ce ne sera plus rentable."
Cela fait maintenant plusieurs années que les récoltes en Europe se dégradent à cause du dérèglement climatique. Les factures auprès des grossistes ont augmenté de 30%, et cette tendance risque de se poursuivre avec la mauvaise récolte de cette année.
Pour essayer de trouver des solutions, le confiturier est obligé de jouer sur la taille des pots afin d'éviter d'augmenter les prix tout en restant rentable: "J'ai des pots de framboise de 220 grammes que je commercialise à 6,90€", raconte le gérant de l'atelier Paytra Fouquet à Saint-Émilion (Gironde). "Je vais proposer des formats de 110 grammes que je vends à 4,90€." Au kilo, les produits seront vendus plus cher, mais cela permettra d'amortir le coût des fruits.
Reste que les fruits transformés, habituellement peu chers, risquent malgré ses efforts de voir leurs prix drastiquement augmenter dans les commerces. Premier pays consommateur de confiture au monde, avec 8,8kg par an consommés par personne, la France va devoir trouver autre chose à mettre sur sa tartine le matin.