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L'assurance-vie rapporte de moins en moins

C'est un des placements préférés des Français : l'assurance-vie. Nous avons 1.700 milliards d'euros sur ces contrats en France. Pourtant, nous n'en sortons pas toujours gagnants. L'enquête annuelle de l'association CLCV montre que leur rendement est encore en baisse.

Pour la première fois l'an dernier, les assurances vie en euros ont rapporté moins que l'inflation. Leur rendement moyen s'est fixé autour de 1,7% contre 1,8 pour l'inflation. Ca fait 10 ans que les taux dégringolent. A première vue la différence entre rendement et inflation reste minime, mais l'écart se creuse une fois les prélèvements sociaux et les frais de gestion pris en compte. Là, le taux moyen d'un contrat tombe à 1,4%. Autrement dit, il ne vous rapporte quasiment rien.

L'enquête montre des inégalités de traitement des épargnants. Concernant les frais de gestion d'abord. Plus vous placez d'argent sur votre assurance-vie, moins vous en paierez. Certains établissements proposent des frais dégressifs. Au Crédit Agricole par exemple, les frais de gestion vont de 1 à 0,5% selon votre épargne.

Certains assureurs et banquiers nous font même prendre des risques

Et si en toute logique, la rémunération d'un contrat est la même pour tout le monde, en réalité, le taux va changer en fonction des frais de gestion que vous aurez à payer. Mais pour l'économiste Philippe Crevel ce n'est pas une fatalité. Les frais de gestion sont toujours négociables. 

La CLCV pointe une autre inégalité : certains assureurs vont proposer des bonus aux nouveaux clients, qui auront donc un meilleur taux que les anciens sur un même contrat.

Certains assureurs et banquiers nous font même prendre des risques. Imaginez, vous avez un contrat classique en fonds euros. Votre assureur peut vous proposer un bonus, si vous souscrivez à des unités de compte. C'est le placement le plus risqué pour vous en assurance-vie.

Piocher dans les réserves ?

Du coup, la CLCV demande aux assureurs plus de transparence, et surtout de protéger notre pouvoir d'achat. Pourquoi pas en piochant dans leurs réserves. Chaque année, les assureurs et les banques doivent reverser 85% des bénéfices aux épargnants.

Ils gardent le reste en réserve pendant 8 ans pour lisser les évolutions de taux. Ils pourraient utiliser ce matelas pour mieux protéger le pouvoir d'achat de leurs clients et augmenter le rendement des contrats dit l'association.

Mais en fait ce ne serait bénéfique qu'à court terme. Si l'an prochain les taux chutent, les établissements n'auront plus assez de réserve pour compenser. 

Anaïs Bouitcha (avec James Abbott)