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"Zéro reste à charge": les mutuelles et assurances dans le viseur de l'exécutif

"Zéro reste à charge": les mutuelles et assurances dans le viseur de l'exécutif

"Zéro reste à charge": les mutuelles et assurances dans le viseur de l'exécutif - -

Le gouvernement accuse mutuelles et assurances de "saboter" le "zéro reste à charge", en profitant de cette réforme pour augmenter leurs tarifs. A partir de janvier, la réforme du reste à charge zéro va permettre aux patients de bénéficier de lunettes, de prothèses auditives et dentaires sans débourser un centime.

Les représentants des mutuelles étaient reçus mardi au ministère de la Santé puis à l'Elysée pour une mise au point et un objectif: les faire plier, ainsi que les assurances, puisqu'ils ont prévenu qu'à cause de la réforme du "reste à charge zéro", leurs cotisations augmenteront de 4 à 5% sur les trois prochaines années. "Ne commençons pas une réforme avec des augmentations de cotisations qui n'étaient pas annoncées" s'inquiète Marie-Annick Lambert, de France Assos Santé.

Le gouvernement met la pression

Une hausse qui s'ajoute à celle naturelle des prix. Ce qui est inacceptable pour le gouvernement et Emmanuel Macron qui multiplient les coups de pression depuis plusieurs jours. Une stratégie qui semble avoir porté ses fruits.

Selon les informations de RMC, la fédération des mutuelles a envoyé en fin de semaine dernière un courrier exceptionnel à ses adhérents leur demandant de geler leurs tarifs pour 2019, vu le contexte. Or, les mutuelles fixent librement leurs tarifs. Insuffisant, en tout cas, pour l'entourage de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui attend de leur part un engagement officiel. 

"C'est deux messages totalement contradictoires"

Marie-Annick Lambert pense ainsi au message véhiculé auprès de la population:

"C'est très difficile d'expliquer qu'à la fois on va lui faire une offre sans reste à charge mais qu'on va lui faire payer une assurance plus chère. C'est deux messages totalement contradictoires. Et démarrer une réforme avec un message contradictoire, ce n'est pas une bonne chose" prévient-elle. 

A partir de janvier, la réforme du "reste à charge zéro" devrait permettre aux patients de bénéficier de lunettes, de prothèses auditives et dentaires sans débourser un centime soit "un vrai et véritable élargissement à l'accès aux soins pour des populations qui en sont éloignés" pour Marie-Annick Lambert.

Victor Joanin et Julien Vattaire