RMC
Économie

"L’inquiétude sera toujours présente": l'avenir de 26 magasins des Galeries Lafayette se joue ce mercredi à Bordeaux

placeholder video
Le tribunal de commerce de Bordeaux va se prononcer ce mercredi après-midi sur le sort de 26 Galeries Lafayette. Et il devrait, sauf surprise, valider le plan de continuation élaboré par le propriétaire de ces magasins, Michel Ohayon, qui s'est mis d'accord avec ses créanciers. De quoi permettre de sauver quasiment tous les emplois.

L’avenir de l’une des enseignes les plus célèbres de France se joue ce mercredi à Bordeaux. Le tribunal de commerce doit décider du sort de 26 magasins Galeries Lafayette. Ils sont dirigés par l’homme d’affaires Michel Ohayon, qui détenait déjà Camaïeu, Gap ou Go Sport, avant les procédures judiciaires qui ont visé ces enseignes.

Cette fois, c’est donc au tour des Galeries Lafayette et du petit millier de salariés qui travaillent dans ces 26 magasins, un peu partout en France. Des emplois qui devraient être préservés. En effet, sauf surprise, le tribunal devrait valider le plan de continuation d’activité sur lequel le propriétaire et ses créanciers se sont mis d’accord.

Mais, même s’ils gardent leurs emplois, les salariés des Galeries Lafayette sont loin d’être rassurés. Quand elle conseille des clients, dans les rayons des Galeries Lafayette, Isabelle a la tête ailleurs, préoccupée par cette décision de justice. “Je suis un peu sceptique vu ce qui est arrivé à Gap, à Camaïeu… Donc, effectivement, on appréhende”, assure-t-elle.

Gap, Camaïeu, deux enseignes également rachetées par Michel Ohayon avant de couler. “Ce monsieur-là doit beaucoup d'argent donc on a très peur”. Comme beaucoup d’autres, Valentin, l’un des 70 employés des Galeries à Caen, regrette de voir son entreprise rester dans le giron de l’homme d'affaires.

“On sait tous comment il est, comment il fonctionne et donc l’inquiétude sera toujours présente. Je crains que ça dure une année ou deux et encore s’il y a une facture qui n’est pas payée, on tombe directement”, pointe-t-il.

Une attraction pour le centre-ville de Caen

Une fermeture potentielle qui inquiète les clients, à la sortie du magasin. “C’est un monument en fait, il ne faut pas que ça disparaisse. Il y a de tout et à tous les prix en fait donc c’est ça qui est intéressant”, confie une cliente. “La présence de ce Galeries Lafayette montre que Caen est quand même une grande ville”, confie une autre.

Toute une clientèle qui risque de fuir le centre-ville, regrette Françoise. Elle gère un magasin de chaussures depuis 30 ans à 20 mètres de l’entrée des Galeries.

“Ça aide quand même d’avoir des grosses locomotives en hypercentre parce que sinon les gens restent dans les centres commerciaux qui sont tout autour de Caen. Ils ne vont pas nécessairement venir en centre-ville”, pointe-t-elle.

Un centre-ville déjà moins fréquenté, disent les commerçants, depuis quelques années et la fermeture d’un cinéma et d’un autre grand magasin.

Martin Bourdin avec Guillaume Descours