La filière hippique dénonce la possible hausse des taxes sur les paris: "L'activité est mise en péril"

L'Assemblée nationale approuve une version profondément remaniée de la partie "recettes" du budget de la "Sécu" avec les votes de la gauche. Un nouveau camouflet pour le gouvernement qui peut encore user du 49.3. Cela permettrait à l'exécutif de remettre sur la table un amendement rejeté lundi par les députés, visant à surtaxer les paris hippique. La filière est en colère et appelle à une journée morte jeudi.

La filière hippique est en colère contre la taxation des paris. Le gouvernement avait déposé le lundi 28 octobre un amendement dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Il visait à porter la taxe sur les produits bruts des jeux d’argent et de hasard de 6,9% à 7,5% pour les paris enregistrés dans le réseau physique, les points de vente PMU par exemple, et de 6,9 à 15% pour les paris enregistrés en ligne.

Un amendement qui a été rejeté ce lundi à l'Assemblée nationale. Pour autant, les professionnels du secteur restent mobilisés. Associations et syndicats appellent à une journée "filière morte" jeudi prochain et à une manifestation à Paris, au cas où le gouvernement dégainerait le 49.3.

Aujourd'hui, 16% des gains lors des paris sont reversés à la filière hippique. Alors, une hausse des taxes aurait des conséquences très concrètes sur les écuries, les entraîneurs, l'élevage, et même les jockeys comme Matthieu Abrivard.

“Ça va impacter quotidiennement tous nos fournisseurs. Nous, au quotidien, notre écurie, ça va devenir de plus en plus compliqué à faire tourner. Il va y avoir moins de chevaux aux courses donc ça peut s’effondrer un château de cartes”, craint-il.

L'annulation des courses hippiques, une menace très rare

La hausse des taxes, si elle était appliquée à l'issue des débats, pourrait provoquer un manque à gagner de 20 à 50 millions d'euros pour la filière, déjà fragile selon son président Olivier de Seyssel.

“Ça peut supprimer 10% du salaire de tous ces agriculteurs qui sont des entraîneurs ou des éleveurs. Je vous garantis que ce ne sont pas des gens qui roulent sur l’or. Ils font énormément d’heures pour des revenus autour du Smic et un peu plus. C’est toute l’activité de la ruralité qui est mise en péril”, dénonce-t-il.

Il l'assure, si Matignon ne s'engage pas officiellement à renoncer à cette hausse des taxes, le mouvement de grève s'amplifiera. Cette menace de journée filière morte est un petit événement car les annulations de courses se sont uniquement produites lors du Covid et pendant les guerres mondiales.

Romain Poisot avec Guillaume Descours