La réindustrialisation marque un coup d'arrêt en France en 2024: "Il y a de quoi s'inquiéter"

La réindustrialisation en France est dans le rouge, selon le Baromètre industriel de l'Etat publié ce jeudi matin. Les ouvertures de sites industriels marquent nettement le pas, avec un solde net de 89, contre 189 en 2023 et 176 en 2022.
Et pour la première fois depuis la création du baromètre en 2022, il y a plus de fermetures d'usines que d'ouvertures, si on ne prend pas en compte les extensions.
En explication à cela, les prix de l’énergie qui restent hauts et l’ambiance internationale instable freine les investissements, en particulier dans le Nord-Est de la France. Et ce sont surtout les secteurs de l’automobile, de la plasturgie, et de la mécanique qui en souffrent. Et les indicateurs de ce début d’année font penser que la situation va continuer à se dégrader, notamment les plans de licenciement et les défaillances en augmentation.
“Quand on voit des annonces de fermetures avec des différences sectorielles parce que les secteurs fortement consommateurs d’énergie sont plus concernés que d’autres comme l’agroalimentaire, il y a de quoi s’inquiéter”, indique Anaïs Voy-Gillis, géographe, invitée ce jeudi sur RMC.
Les entreprises préfèrent agrandir leurs usines plutôt que d’en créer de nouvelles?
"Qui dit fermeture d’usines dit en général suppression d’emplois dans ces usines, mais également dans toute la chaîne de sous-traitance. Il va donc y avoir des conséquences et des répercussions. Et on peut s’inquiéter parce que c’est un coup de frein à une dynamique de réindustrialisation qui s’était engagée. La question est de savoir si on peut revenir en arrière, stabiliser cette situation pour enclencher la dynamique", poursuit-elle.
Le gouvernement veut regarder le verre à moitié plein. Mais sur un temps plus long, le constat est cruel. Depuis la période pré-covid le niveau de production manufacturière a baissé. Autrement dit, selon l’Insee, l’industrie française produit moins qu’il y a cinq ans.