La société Indexia (ex-SFAM) assignée devant le tribunal pour 11 millions d’euros d’impayés

La SFAM, aujourd’hui Indexia, n’a plus le droit de vendre des nouveaux contrats. Mais jusqu’à l’année dernière, l’entreprise assurait des dizaines de milliers de produits électroniques. Des contrats signés pour 15 ou 30 euros par mois, qui coûtaient finalement jusqu’à 10 fois plus. Et ça continue: des auditeurs contactent “RMC s’engage avec vous” régulièrement.
Ils réclament un remboursement, sans succès. Désespérés, 150 d’entre eux ont manifesté devant le siège, à Romans-sur-Isère (Drôme), vendredi dernier. Représentés par l’avocate Emma Léoty, ils ont trouvé porte close.
“C’est le peuple qui est descendu dans la rue, qui a demandé des comptes et des remboursements à une société française, qui a préféré prendre la fuite, fermer les portes pour ne pas avoir à affronter le regard de mes clients. Je trouve cela dommage”, explique l’avocate.
Des employés d’Indexia (ex-SFAM) ont été chargés de distribuer un document devant les locaux, invitant les clients à envoyer leurs réclamations, avec la promesse d’une réponse ce mardi soir. Promesse non tenue.
Des procédures judiciaires contre trois autres entreprises
Indexia (ex-SFAM) est assignée devant le tribunal de commerce de Paris par l’Urssaf. L’organisme réclame plus de 11 millions d’euros d’impayés de cotisations en tout genre. Si l’entreprise règle sa dette, pas de conséquences à court terme. Sinon…
“S’ils n’arrivent pas à payer, le tribunal peut ouvrir une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. Ça serait dramatique pour mes clients, cela veut dire qu’ils seront payés en tout dernier lieu. Derrière l’État, derrière les salariés, derrière les fournisseurs…”, précise Me Emma Léoty.
Pour assurer ses arrières et les intérêts des 600 clients qu’elle accompagne, l’avocate a engagé des procédures judiciaires contre trois autres entreprises: MMA, Axeria et la FNAC, partenaires commerciaux de la SFAM. Elle évalue le montant total du préjudice de ses clients à plus de 3 millions d’euros.
Que peuvent espérer les clients?
Me Emma Leoty a déjà obtenu 300.000 euros de remboursements négociés à l’amiable. Et des actions judiciaires sont en cours. Deux procédures collectives au civil pour récupérer des dommages et intérêts. Et un procès pénal pour pratiques commerciales trompeuses qui doit s’ouvrir en septembre.
De son côté, le groupe nous informe qu’il conteste le montant des impayés à l’Urssaf, et assure qu’une fois un accord trouvé, il réglera sa dette.