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Économie

Le "quick commerce" en pleine déroute, après avoir décollé pendant le Covid

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Flink. - Flink

Après avoir pleinement bénéficié des périodes de confinement, les enseignes de livraison à domicile de produits alimentaires sont en grande souffrance.

C’est la déroute totale pour le secteur du "quick commerce". Le quick commerce, c’est ce service de livraison à domicile de produits alimentaires dans des délais ultra rapides, entre 10 et 15 mn. Un service qui a connu un véritable boom à la faveur des confinements et qui a compté jusqu’à une quinzaine d’acteurs.

Et puis, le secteur s’est concentré. Il ne restait plus que deux acteurs: la filiale française du groupe turc Getir, placée en redressement judiciaire il y a trois semaines, et la filiale française du groupe allemand Flink, qui se retrouve également en faillite, après la décision de sa maison-mère de quitter le marché français.

Comment s’explique cette déroute? D’abord par l’évolution de la réglementation: face aux critiques des élus qui dénonçaient la multiplication des micro entrepôts en ville, aux nuisances pour les riverains, le gouvernement a décrété en mars que les "dark stores", ces locaux où sont stockés les produits à livrer, étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité et à des fermetures.

Il y a aussi l’inflation qui oblige les consommateurs à se recentrer sur les dépenses essentielles. Et après la crise sanitaire, les consommateurs ont repris plaisir à retourner dans les magasins.

Quel avenir?

Ce modèle de distribution est-il donc condamné? Comment vendre quasiment aux mêmes prix que les grandes surfaces, avec des coûts plus importants liés aux entrepôts intra-urbains, à la livraison et aux petits volumes vendus? Mais c’est un modèle jeune qui va sans doute évoluer, avec des formules d’abonnements, des entrepôts mieux utilisés (aussi boutiques), des circuits de livraison optimisés...

Emmanuel Lechypre