Le régulateur de l'énergie en France préconise une baisse de la production d'électricité renouvelable

La patronne de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) Emmanuelle Wargon veut baisser le pied sur le développement des énergies renouvelables. L'ancienne ministre a estimé, mercredi, qu'il faudra peut-être "ajuste" à la baisse le rythme de ce dernier. En cause, le "décalage" entre la demande d'électricité et la production.
Emmanuelle Wargon met en garde le développement potentiellement trop rapide de nouvelles capacités de production. S’il ne faut pas relâcher l’effort sur le nucléaire et l’hydraulique, par contre il serait raisonnable de ralentir la cadence sur le solaire et l’éolien, selon elle.
Cette prudence soudaine intervient parce qu’en début d’année, la CRE mettait en garde contre "un retard dans le développement de la production renouvelable qui se traduirait, du fait de la hausse de la consommation attendue dans les prochaines années, par une hausse des prix de l'électricité".
Un coup de frein à venir
Mais la grande panne espagnole et portugaise est passée par là. Cette dernière s’explique en partie par l’arrivée massive sur le réseau d’électricité renouvelable à cause des conditions météo favorables. Cette arrivée imprévue a généré de fortes variations des flux de puissance électrique, qui ont eu pour conséquence de faire s’effondrer le réseau comme un château de cartes.
Quand les énergies renouvelables difficilement maitrisables prennent une place très importante (40% de la production électrique en Espagne), cela fragilise le réseau.
La feuille de route énergétique de la France pour les années 2025-2035 prévoit ce coup de frein sur le renouvelable. Elle fixe une trajectoire pour garantir la sécurité énergétique et la maîtrise des prix, et pour être moins dépendant des importations en gaz et en pétrole. Concrètement, il s'agit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation finale énergétique en France d'environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis à 30% en 2035.