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"Les constructeurs sont soulagés": pourquoi l'UE assouplit ses règles sur les émissions de CO2 des voitures

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L'Union européenne arrondit les angles avec les constructeurs automobiles européens. Elle leur fait un beau cadeau en assouplissant ses règles sur les émissions de CO2 des voitures vendues. Concrètement, le délai va être rallongé pour que les industriels puissent tenir l'objectif fixé cette année.

L'Union européenne assouplit ses règles sur les émissions de CO2 des véhicules. Pour chaque voiture vendue, les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d'émissions. L'objectif pour 2025 était fixé à moins de 81g de CO2 par kilomètre contre 95 avant. Mais beaucoup de constructeurs européens ne l'atteindront pas.

Et pour cause l'objectif était bien trop important pour Benjamin Cuq, journaliste auto.

“Les constructeurs de voiture se retrouvaient étranglés. Alors on leur disait, faites des électriques. Sauf que le décollage des voitures électriques s’est fait et continue de se faire difficilement parce que l’UE ne donne pas les moyens d’utiliser la voiture électrique. Il manque encore deux tiers des bornes électriques en Europe”, indique-t-il sur RMC ce vendredi.
L'invité de Charles Matin : CO2 dans l'industrie auto, l'UE assouplit les règles - 09/05
L'invité de Charles Matin : CO2 dans l'industrie auto, l'UE assouplit les règles - 09/05
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Sursis

Alors les eurodéputés font des concessions et ont voté jeudi, au Parlement européen, un assouplissement des règles et rallongement du délai initialement prévu par le texte de loi.

Plutôt qu'un seuil fixé pour l'année 2025, les eurodéputés ont décidé d'étaler l'évaluation des émissions de CO2 sur trois années: 2025, 2026 et 2027. Un sursis accordé aux constructeurs automobiles que défend le député Pascal Canfin.

“Il se trouve que dans certains pays, les ventes de voitures électriques sont bien au-delà des prévisions, mais dans d’autres pays, on est très en dessous. En Italie par exemple, on est à 4%. En moyenne, la majorité des constructeurs européens n’ont pas vendu suffisamment et le risque, c’était donc qu’ils aient à payer des amendes”, pointe-t-il.

Incompréhension des écologistes

Plusieurs milliards d'euros évités pour Volkswagen, parmi les plus mauvais élèves. Le Parlement européen a préféré la souplesse pour relancer un secteur en crise. Une décision incompréhensible aux yeux du député écologiste David Cormand.

“Ça envoie un message ambigu à notre secteur industriel qui va du coup être moins compétitif parce qu’il va rester cantonner à des motorisations thermiques alors que le reste du monde est en train de passer à autre chose”, assure-t-il.

Il craint de voir s'éloigner l'objectif de 2035, censé marquer la fin de vente des véhicules thermiques en Europe.

Guillaume Descours Journaliste RMC