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Économie

Les géants du parfum accusés d'entente illégale

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Plusieurs géants de la parfumerie sont soupçonnés d'avoir créé un cartel et de s'être illégalement entendus sur le dos des consommateurs pour faire plus de marges.

Tout cela ressemble au scénario d'un bon vieux western, avec des bandits et des sheriffs. Les quatre plus grandes entreprises mondiales de création de parfums sont soupçonnées d’ententes illégales sur le dos des consommateurs.

Les bandits, ce serait quatre des plus grands fabricants de parfums et d'arômes dans le monde: les suisses Firmenich International et Givaudan, l'américain International Flavors & Fragrances et l'allemand Symrise AG (Allemagne). Si ces noms ne disent probablement rien au grand public, c'est parce que leurs créations se cachent sous des noms bien plus connus et rutilants comme Mugler, Chanel, Kenzo, Armani ou Saint-Laurent.

Face à eux, les sheriffs, c'est-à-dire le rassemblement des autorités de la concurrence suisse, européenne, britannique et américaine dans une sorte d'Interpol de la concurrence.

Il est reproché aux quatre entreprises de s’être secrètement mises d’accord pour coordonner leur politique de prix, afin de se faire plus de marges, d'empêcher leurs concurrents de fournir certains clients ciblés et de restreindre la production de certains parfums. Une grosse entente sur le dos des consommateurs.

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L'économie est-elle malade des cartels?

Si on parle de "bon vieux western", c'est aussi parce qu’on finit par se demander s’il reste des secteurs dans lesquels les dés de la concurrence ne sont pas pipés. Ces dernières années, ce sont les fabricants de compote, de produits d’hygiène beauté, de lait, d’endives, de nourriture pour chien, de farine, de lessive, de téléphonie mobile, le BTP, les banques, les sociétés de travail temporaire, l’audiovisuel, le luxe, qui ont été épinglés.

"Nos concurrents sont nos amis, nos clients sont nos ennemis" expliquait un membre du cartel de la lysine, un produit chimique, dont le cartel a été démantelé en 1995.

D'autant plus que ces pratiques anticoncurrentielles sont difficiles à repérer. En effet, en moyenne, il s’écoule plus de sept ans en moyenne avant qu’un cartel soit détecté. Alors les sheriffs de la concurrence s’organisent. Les sanctions, longtemps modestes, sont devenues plus lourdes. La délation est désormais encouragée par exemple, selon la pratique du repenti avec la mafia. C’est pour cela que ces quatre entreprises mises en cause ont promis de collaborer activement avec les autorités.

https://twitter.com/mmartinezrmc Maxime Martinez Journaliste RMC