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Économie

Logement: pourquoi les HLM sont de plus en plus difficiles à obtenir?

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Sur 100 demandes, seules 9,4 familles ont obtenu un logement social contre plus de 15 en 2016, selon le tableau de bord publié par l’Agence nationale de contrôle du logement social. Pourquoi le logement social devient une denrée rare?

Jamais il n’a été aussi compliqué d’obtenir un logement social. Plusieurs études publiées ces derniers jours le confirment : la situation se dégrade. Pour la première fois, moins d’une demande de HLM sur dix est aujourd’hui satisfaite en France. Sur 100 demandes, seules 9,4 familles ont obtenu un logement, contre plus de 15 en 2016, selon le tableau de bord que vient de publier l’Agence nationale de contrôle du logement social.

Dans les zones les plus tendues — Paris, une partie de l’Île-de-France, la Côte d’Azur et la frontière avec la Suisse — le délai moyen d’attribution atteint désormais trois ans et demi, contre 18 mois en moyenne sur l’ensemble du territoire.

Comment expliquer cette paralysie croissante ?

Par un terrible effet de ciseaux : le nombre de demandes de logement social augmente de 5 % par an, alors que, dans le même temps, le nombre de logements attribués recule de plus de 2 %. Cette baisse s’explique à la fois par le ralentissement des constructions et par le fait que les occupants de logements sociaux ne parviennent pas à se reloger dans le parc privé. Or, 80 % des attributions de logements sociaux proviennent de logements libérés par d’autres familles.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidiennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Lechypre d’affaires : Jamais il n'a été aussi compliqué d'obtenir un logement social - 04/09
2:14

Traditionnellement, le parcours résidentiel des ménages modestes suivait une progression : logement social, location dans le secteur privé, puis accession à la propriété. L’horizon s’éclaircit aujourd’hui légèrement du côté de l’accession (baisse des prix d’environ 10 %, recul des taux), mais le marché locatif reste saturé : on compte six fois moins d’annonces de location que de biens à vendre.

Les ménages censés être prioritaires sont-ils réellement logés plus vite que les autres ?

Il s’agit des familles dont le droit au logement opposable (DALO) est reconnu. Cela signifie que l’État est tenu de leur proposer une solution de logement dans les meilleurs délais. Et cela fonctionne : elles ont en moyenne 2,6 fois plus de chances d’obtenir un logement social que les autres familles, et même quatre fois plus dans les zones tendues.

Emmanuel Lechypre