Lycées, hôpitaux, Ehpad... Pourquoi la loi Egalim n'est pas appliquée dans toutes les cantines

Les lois qui protègent les agriculteurs ne seraient-elles pas appliquées en France? C'est ce que dénonçait Christiane Lambert, l'ancienne présidente de la FNSEA, sur RMC-BFMTV mercredi matin. Elle estime notamment que la loi Egalim, avec son volet qui impose 50% d'aliments durables et de qualité dans les assiettes des cantines françaises, n'est pas appliquée.
Même si les lois en vigueur ne devraient pas suffire pour sauver l'agriculture française, le président de la République a insisté en conseil des ministres ce mercredi: "Les lois votées doivent être appliquées et suivies d'effets", a lancé Emmanuel Macron, comme le dévoile à RMC un ministre présent.
Dans le viseur d'Emmanuel Macron: la loi Egalim, donc, qui impose notamment 20% d'aliments bio dans les cantines et jusqu'à 50% de produits durables labélisés. Par exemple, les viandes Label rouge française ou les indications géographiques protégées (IGP), rentrent dans ces critères. Pourtant, aujourd'hui, cette loi n'est en effet pas respectée, comme le disait Christiane Lambert.
Personne n'est prêt à payer plus cher
Si on approche des 50% dans les assiettes des écoliers, on est bien loin de l'objectif dans les collèges et les lycées. Et c'est même pire dans la restauration collective des hôpitaux et des Ehpad, eux aussi soumis à cette règle.
Les raisons sont multiples. Le prix des repas augmente de 20% si on applique la règle et personne n'est prêt à payer plus cher, surtout en période d'inflation. Enfin, aussi surprenant que cela puisse paraître, aucune sanction n'est prévue en cas de non respect de cette disposition.
Dans tous les cas, la loi Egalim ne permettrait pas à elle seule de sauver l'agriculture française. Dans le paragraphe qui concerne la restauration collective, il n'est même pas question de production made in France.
L'Union européenne interdit en effet le protectionnisme aux collectivités publiques, contraire aux règlements de Bruxelles. La loi a donc eu un effet tout relatif sur les agriculteurs français. Et donc, même si elle était appliquée entièrement, elle ne serait pas un remède miracle pour l'agriculture française.