Marque emblématique, le chausseur Clergerie en redressement judiciaire cherche un repreneur

C'est une semaine décisive pour le chausseur Clergerie, marque emblématique de Romans-sur-Isère depuis 1981. Les repreneurs intéressés par l'un des derniers grands noms à exister ont jusqu'à ce mardi 18 mars, 12h, pour se faire connaître auprès du tribunal de Commerce.
Deux des trois sociétés propriétaires, SSB et JHJ, ont été mises en liquidation judiciaire avec continuation de l'activité jusqu'au 25 avril prochain. La troisième, Tiger Mode, reste en redressement judiciaire.
Si aucun repreneur ne se manifeste, l'entreprise devra cesser son activité après la date imposée.
Le bon repreneur
La commune de Romans-sur-Isère redoute alors la disparition de cette société fondée en 1981 par Robert Clergerie, ainsi que son savoir-faire. Plus de la moitié des 53 travailleurs sont actuellement en chômage partiel. La situation est difficile à vivre pour ceux qui restent.
"C'est compliqué de se motiver, même quand on est tous ensemble", confie une salariée au micro de RMC. "L'ambiance est bonne entre nous et c'est ce qui nous fait tenir au final", ajoute une autre.
L'espoir de sauver cette entreprise qui leur tient à coeur est encore vif. "Pour l'instant, on attend de voir à quelle sauce on va être mangé", glisse une salariée.
La priorité est celle de trouver un repreneur solide, qui ne démantèle pas l'entreprise.
"Une personne qui prenne les trois entités, en même temps, qui connaisse correctement la chaussure et la fabrication", d'après Valérie Tréffé-Chavant, employée et déléguée syndicale CFE-CGC.
Une commune inquiète
Indissociable de sa ville de naissance, la marque Clergerie, qui avait habillé jusqu'à Hollywood lors de son âge d'or, notamment les pieds de Madonna, est aussi au coeur des inquiétudes de la maire de Romans-sur-Isère.
"Je crois aussi que ce nom de Clergerie est associé au rebondissement. Clergerie a connu d'autres difficultés à d'autres moments et elle a toujours trouvé des solutions. J'espère qu'il en sera de même ici", confie Marie-Hélène Thoraval.
En difficulté depuis des années, l'entreprise avait été placée en redressement judiciaire le 4 décembre dernier. Ce scénario s'était déjà déroulé en 2023, avant que le chausseur ne soit repris la même année par une entreprise californienne au prix de la délocalisation d'une partie de la production et de la suppression d'emplois.
Si des repreneurs se présentent avant la date butoir, le tribunal de commerce examinera leurs offres le 2 avril prochain.