Mise en service à venir de l'EPR de Flamanville: les riverains entre impatience et inquiétude

Les derniers préparatifs avant la mise en service de l’EPR de Flamanville. Ce mercredi, c’est la fin de la consultation publique menée par l'Autorité de sûreté nucléaire sur l'autorisation de mise en service de la centrale. Une consultation non-contraignante mais obligatoire.
Le but, c’est un couplage au réseau électrique à l’été 2024 avec 12 ans de retard sur le calendrier donc. Et les habitants de Flamanville, petite commune de la Manche, oscillent entre impatience et agacement.
D’énormes poteaux à haute tension surplombent la boulangerie où travaille Émilie. Bientôt, ils devraient distribuer de l’électricité à deux millions de foyers.
“Enfin. Ça fait très longtemps qu’on en entend parler et qu’on attend. C’est chez nous donc oui on est fier”, assure-t-elle.
Une centrale qui a apporté la prospérité dans la petite commune. “On a énormément de gîtes qui se sont ouverts. Ça fait vivre la ville. Les clients qu’on a, c’est beaucoup des gens de la centrale quand même”, appuie-t-elle.
Des défauts sur l'EPR qui inquiètent
Annie, elle, travaille déjà depuis 18 ans à la centrale. “C’est elle qui me permet de payer mes factures”, assure-t-elle. C’est pour cela qu’il est mal vu de critiquer l’EPR ici. Et pourtant après 12 ans de retard, des soudures défectueuses, des anomalies sur la cuve… Tout ça interroge Nicole, une habitante.
“On en a entendu parlé donc les craintes viennent de là. On attend de voir. Est-ce qu’on doit partir le jour où ça commencera? Quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse ça ne changera rien”, indique-t-elle.
Les associations antinucléaires envisagent de nouveaux recours juridiques avant la mise en service. L’une d’elles est présidée par André Jacques.
“Là aujourd’hui on est dans une accumulation de défauts sur l’EPR qui, à notre sens, le rendent totalement incapable de démarrer en toute sécurité pour les populations”, juge-t-il.
Un EPR qui aura finalement coûté 19,1 milliards d’euros, presque six fois le budget initial.