Négociations sur les prix du lait: la Fédération nationale de l'industrie laitière tacle "Carrefour et Intermarché"

Tic-tac. En ce dimanche 14 janvier, les négociations entre les producteurs de lait et les distributeurs s'approchent de leur épilogue. Il reste moins de 36 heures avant la fin des échanges entre les petits producteurs (hors Lactalis et Danone par exemple) et les enseignes qui vendent le lait en rayons pour trouver un terrain d'entente sur les nouveaux prix à fixer.
Une demande illégale de Carrefour et Intermarché?
Mais selon François-Xavier Huard, la situation actuelle représente "un mauvais départ". Car si les PME productrices de lait représentent aujourd'hui 80% du contingent total de laitiers, "seulement environ la moitié d'entre elles ont pu négocier, et il reste encore 30% qui n'ont pas réussi (à obtenir gain de cause) à cause de blocages".
La faute, d'après François-Xavier Huard, notamment à deux enseignes de grande distribution du pays.
"On a Carrefour et Intermarché qui nous demandent actuellement de remettre en cause la rémunération des producteurs. Donc pour nous, ce n'est pas acceptable, ce n'est pas légal", assène François-Xavier Huard au micro de Matthieu Rouault sur RMC.
La demande des deux enseignes est, d'après le PDG de la fédération, "surtout illégale" puisqu'il y a des lois, notamment les lois EGALIM, qui nous obligent à sanctuariser cette matière première agricole primaire qui est le lait".
Alors pour François-Xavier Huard, il est clair que sa fédération "va se battre pour que l'on puisse maintenir ces fermes laitières sur nos territoires".
Une perte d'autonomie d'ici 2027?
Le président de la Fédération nationale de l'industrie laitière explique qu'actuellement, le prix du lait se situe "aux environs de 430, 440 euros par tonne". Un prix qui "n'a jamais été aussi élevé", puisque les producteurs ont "augmenté le prix de 25% en deux ans".
"Ce qui est important, en fait, c'est que l'on maintienne des filières agroalimentaires en France. On a une collecte laitière qui a baissé de 3% l'année dernière. Et si on n'y prend pas garde, d'ici 2027 on ne sera plus autonomes en lait", a mis en garde François-Xavier Huard.
"Alors que tout le monde a l'impression que l'on ne manque jamais de lait, on va devoir importer du lait. Alors on importe déjà du lait, mais pour l'instant on en importe moins que ce que l'on exporte. Donc on reste autonomes. Mais si on n'y prend pas garde, demain le yaourt que vous aurez sur votre table, ou le beurre que vous consommerez, ce sera un beurre qui viendra d'ailleurs. Donc on ne veut pas ça. On veut maintenir une collecte laitière avec des éleveurs sur nos territoires, avec des entreprises, des PME et des grands groupes laitiers sur nos territoires qui fournissent de l'emploi."
Les négociations entre les PME de l'industrie laitière et les distributeurs doivent prendre fin ce lundi 15 janvier.