"On n'en peut plus de tous ces changements": la potentielle chute de Bayrou inquiète les patrons

La potentielle chute du gouvernement Bayrou, le 8 septembre, laisse entrevoir une nouvelle période d'instabilité politique et sans budget voté pour l'année 2026. De quoi agiter les marchés et l'économie française, qui pâtit déjà d'une faible croissance et d'une faible consommation des ménages. D'autant que comme vous l'a révélé RMC ce mercredi, plus de 30.000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi au premier semestre 2025, selon le baromètre réalisé par l'association GSC et la société Altares.
Pour les personnes en recherche d'emploi, cette rentrée ne semble pas être de bon augure. Emilie a terminé son alternance mais ne trouve pas d'emploi pour la rentrée. "Cest la mouise, pour ainsi dire", confie-t-elle.
Au chômage depuis un an, Anthony cherche dans le domaine pharmaceutique. Les remous politiques l'inquiètent: "L'instabilité ne m'aide pas du tout, ça ne va pas arranger mon cas pour retrouver mon emploi. Il n'y a pas beaucoup d'espoir pour moi, ça va peut-être être une reconversion à venir", dit-il, fataliste.
Les patrons eux aussi reviennent anxieux de leurs vacances. Rodolphe Borgniet a deux boutiques de parfumerie dans Paris et son chiffre d'affaire ne fait que baisser depuis 2 ans, enregistrant -15% cette année.
"Rien qui nous donne une envie d'espérer"
"ll n'y a rien qui continue à nous donner une envie d'espérer sur ce qui va se passer pour la rentrée. On voit que le pouvoir d'achat est très compliqué, les gens font attention, ils sont tous très inquiets. C'est une ambiance générale, on n'en peut plus de tous ces changements. Si ça continue comme ça, je vais devoir fermer une boutique et licencier 2 personnes", redoute Rodolphe Borgniet.
"Un climat d'incertitude qui n'est pas bon pour l'économie", regrette le président du Medef Patrick Martin
Cela "surajoute dans l'esprit des entrepreneurs à ce climat d'incertitude qui n'est pas bon pour l'économie", dû aussi au "durcissement de la concurrence internationale", a déploré sur Francenfo Patrick Martin, président du Medef. La Rencontre des entrepreneurs de France, qui se déroule justement ce mercredi et jeudi, verra le Premier ministre François Bayrou y tenir un discours jeudi.
Il a également estimé, lors de son discours d'ouverture au REF, que "les décideurs politiques doivent dépasser leurs rivalités". "On ne peut pas appeler à plus de production le matin, et taxer encore plus les actionnaires l’après-midi. Or, c’est ce que l’on entend à nouveau aujourd’hui" (...) a-t-il remarqué, notamment via l'appel à établir une "taxe Zucman" de 2% sur le patrimoine des plus riches. "Je veux être clair, quelle qu’en soit la forme, un retour de l’ISF serait ravageur pour notre économie, et nous nous y opposerons", a affirmé Patrick Martin.
4.500 boutiques ont fermé à Paris l'an dernier
Tous ne sont pas logés à la même enseigne, cependant: "Ceux qui dépendent de l’international et exportent sont moins impactés que ceux dont l’activité est liée à la confiance des consommateurs français, a estimé dans les colonnes du Parisien Geoffroy Roux de Bézieux, ancien président du Medef.
L'an dernier à Paris 4.500 boutiques ont du mettre la clef sous la porte et selon la Fédération française des associations de commerçants, il pourrait même y en avoir 30% de plus cette année.