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"On veut être entendu": les salariés de l'usine Pullflex, qui va fermer, entre fatalisme et espoir

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Le mois dernier, l’équipementier automobile Pullflex a annoncé la fermeture, d'ici à la fin de l'année, de son usine près de Tours. Les 56 salariés n'attendent pas grand-chose des élections législatives.

En Indre-et-Loire, l’équipementier automobile Pullflex va fermer son usine de Saint-Martin-le-Beau, près de Tours. Et 56 salariés vont bientôt se retrouver sur le carreau. La direction l’a annoncé le 10 juin. La fermeture est prévue pour la fin de l’année civile, au profit d’une délocalisation. Une annonce surprise dénoncée par les candidats aux législatives de la circonscription. Mais fatalistes, les salariés n'attendent rien de ces élections.

Ces grands hangars blancs, ça fait 37 ans que Jacqueline les voit, tous les jours. Cette ouvrière qualifiée encaisse difficilement l’annonce de la fermeture. “J’ai très mal. J’ai pleuré, je le dis franchement”, confie-t-elle. Elle s’inquiète pour son avenir.

“Qu’est-ce que je vais faire après? Je fais quoi je suis au chômage à 56 ans? J’ai toujours travaillé ici. Donc oui, c’est vrai, on cherche de l’aide. On veut être épaulé. On veut être entendu surtout, aussi. Parce que les gens ne nous écoutent pas”, appuie-t-elle.

L'aide du futur député espérée

L’angoisse aussi pour Emmanuel, bientôt papa. Qu’importe le résultat de dimanche, pour lui, son usine est condamnée. “Je ne pense pas que ça aura un impact sur ce qui est en train de se passer. On a bien compris qu'il n’y avait pas de machine arrière possible”, regrette-t-il.

Seul l’un des deux candidats retenus au deuxième tour est venu les rencontrer, mais la représentante du personnel, Murielle, garde espoir.

“On attend déjà du soutien, qu’il revienne nous voir qu’on puisse discuter un petit peu et qu’il puisse y avoir une interaction avec la direction parce qu’on a des questions parfois restées sans réponse. Peut-être qu'eux peuvent nous aider par rapport à ça. Et surtout, on veut faire remonter plus haut cette situation”, assure-t-elle.

Plus haut, voire même au sommet de l’Etat. Murielle acceptera de l’aide, peu importe la couleur de l'élu(e) à l'Assemblée nationale.

Guillemette Franquet avec Guillaume Descours