"Pour une annonce, je reçois 50 mails dans la demi-heure": le marché des logements étudiants toujours tendu

En plein cœur de l'été, quand certains se prélassent sur les plages, d'autres cherchent un appartement. A un mois et demi de la rentrée universitaire, des milliers d'étudiants tentent de trouver leur futur logement.
Des recherches qui virent au casse-tête dans certaines grandes villes à cause des fortes tensions sur le marché locatif. À Paris, par exemple, mais aussi à Lyon où la situation est particulièrement compliquée cette année, dans cette métropole qui accueille environ 190.000 étudiants.
"Je mets des alertes"
Au 3ème étage d’un petit immeuble de Lyon, nous avons accompagné Zoé, qui découvre un studio de 22m². Cette étudiante en communication cherche un appartement depuis un mois et demi, mais impossible de trouver malgré ses recherches actives: "Je mets des alertes un peu partout, je regarde tous les jours, dès que j'ai un moment je regarde s'il n'y a pas une nouvelle annonce".
"Souvent les meilleures annonces sont prises d'assaut et c'est vite trop tard. Je postule au maximum mais c'est du stress", raconte-t-elle.
Celui qu'elle visite coûte 565 euros par mois, c’est dans son budget. D'après LocServices, le loyer moyen en France en 2024 est de 560,31 euros tandis qu'à Lyon, il est de 598 euros. Il faut ainsi se positionner. "D'ici demain vous avez une réponse", prévient l'agente immobilière. "Ce serait un soulagement" répond Zoé.
Car selon la plateforme de location entre particuliers LocServices, Lyon fait partie du top 3 des villes les plus tendues de France depuis 5 ans. Entre 2021-2022 et 2023-2024, la tension locative a augmenté de 21,5%.
Moins de locatif disponible
Un type de bien pour lequel Alexia Gelasse d’Angelo, la directrice de l’agence immobilière, a beaucoup de demandes: "Je reçois en moyenne une cinquantaine, soixantaine de mails dans la demi-heure si on laisse la publicité".
Selon l'entreprise Oqoro, une chambre reçoit en moyenne 7,6 candidatures, contre 7 en 2024. Ce chiffre monte à 12,6 candidatures à Paris et 11,5 à Lyon.
Une tension locative inédite, en partie provoquée, selon elle, par le plafonnement des loyers à Lyon qui a refroidi les propriétaires: "Lorsqu'ils ont dû réactualiser leurs montants de loyer par rapport à la nouvelle loi, ils ne remboursaient plus forcément leur crédit".
"Ces personnes-là ont vendu leur logement et ça a enlevé du locatif sur le marché lyonnais", explique la professionnelle.
Son conseil aux étudiants: s’y prendre dès maintenant, viser les colocations, et préparer à l’avance tous les documents nécessaires.