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Que veulent les agriculteurs? "On nous propose un assistanat agricole et on n'en veut pas"

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La mobilisation agricole est repartie en ordre dispersé, mais Jérôme Bayle, leader des "ultras de l'A69", estime sur RMC que ça va reprendre avec force dans une quinzaine de jours, réclamant une vision d'avenir pour les agriculteurs et pas des aides.

"Ça repart et la mobilisation va être de plus en plus forte". L'agriculteur Jérôme Bayle, qui s'est révélé durant les blocages de l'A64 l'année dernière au démarrage de la contestation du monde agricole, est passé par le plateau des Grandes Gueules ce mercredi 27 novembre pour faire le point sur la mobilisation en cours.

Des actions en ordre dispersé, selon les syndicats et les régions, ont déjà démarré depuis deux semaines, notamment pour noter leur opposition au Mercosur et réclamer de meilleures conditions de travail. Et Jérôme Bayle estime que d'ici une quinzaine de jours, les agriculteurs auront tous fini leur travail avant l'hiver et qu'ainsi, cela redémarera de plus belle. Car il veut que les choses bougent.

"On sera toujours les cocus de l'histoire. Il y a 30 ans qu'on nous laisse à l'abandon, que ce soit la droite ou la gauche", reproche-t-il.

"Ils vont tous dans notre sens. Les députés de tous bords disent tous 'nous', 'nos fermes', 'nos campagnes'... Nous, on n'appartient à personne. On sera toujours présents, et eux pas forcément réélus", tacle-t-il.

"On veut un plan d'avenir"

"On veut que tous les politiques s'unissent et arrivent à construire une nouvelle agriculture. Quand je leur demande leur vision pour dans 15 ans, il n'y en a pas un qui est capable de me répondre", rapporte-t-il.

"Il y a des choses mises en place depuis l'année dernière, mais ça ne suffit pas. On est tellement diversifés qu'on ne peut pas satisfaire tout le monde. On veut un plan d'avenir. On nous propose un assistanat agricole mais on n'en veut pas", lance-t-il.

Agriculteurs, les grands oubliés - 27/11
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Des investisseurs qataris et marocains contactent les agriculteurs

La crise est telle que Jérôme Bayle rapporte être contacté par des investisseurs qataris et marocains pour installer des panneaux solaires sur leurs terres pour des deniers supplémentaires. "On en est là, en fait. Les agriculteurs n'ont plus de choix car ils n'ont plus de ronds. On le voit de plus en plus. Si les panneaux photovoltaïques rapportent plus que le maïs, pour la souveraineté alimentaire, on est foutus", constate-t-il.

Pour ce qui est de la contestation et des actions, Jérôme Bayle prévient que "ça peut repartir plus fort", notant que pour lui, localement, les actions avec lec agriculteurs espagnols peuvent s'intensifier au vu de la position du gouvernement espagnol favorable à un accord avec le Mercosur.

L'agriculteur livre un dernier indice sur la suite de la mobilisation: "Il v a y avoir du bruit et on va peut-être augmenter la population de Bruxelles avec des campements...", sourit-il.

J.A.