Salaires: 82% des grilles des branches professionnelles commencent en dessous du Smic

(illustration) - AFP
Les partenaires sociaux sont conviés, ce mercredi, par le ministre du Travail Olivier Dussopt, pour un nouveau comité de suivi des négociations salariales, dans un contexte sans doute jamais-vu. 82% des branches professionnelles de plus de 5 000 salariés auraient des grilles salariales qui démarrent en-dessous du smic, selon un comptage réalisé par la CFDT. C'est une conséquence de la revalorisation du smic au 1er mai due à l'inflation.
Le dernier comité de suivi avait eu lieu en juillet dernier. À l'époque, Olivier Dussopt avait menacé les branches récalcitrantes de les fusionner. Mais rien n'a bougé depuis. Et les hausses successives du smic ont aggravé la situation. Interrogé par RMC, l'entourage du ministre promet que les mauvais élèves seront "épinglés et forcés à agir", sans rien dévoiler de plus.
Des années avant de décoller du Smic
Dans tous les métiers où les bas salaires sont inférieurs au smic, comme dans la coiffure ou chez les salariés des pharmacies, l'entreprise est obligée de combler l'écart, c'est la loi. Mais un salarié peut alors attendre plusieurs années avant de décoller du smic, même s'il monte en compétence et qu'il gravit les échelons.
"Ce qu'on dit depuis toujours, c'est qu'il n'y a pas de sous-métiers mais par contre il y a beaucoup de métiers sous-payés", remarque Pierre Jardon, chargé du dialogue social à la CFTC.
C'est Pierre Jardon qui sera au comité ce mercredi après-midi pour la CFTC. Avec les autres syndicats, il va demander au gouvernement de prendre des mesures contraignantes: "On considère que les entreprises des branches qui se retrouvent avec des grilles de salaires, pendant un ou deux ans, avec un ou plusieurs échelons sous le Smic, ne devraient pas pouvoir bénéficier des exonérations".
Supprimer les exonérations de charges chez les entreprises qui ne jouent pas le jeu, c'est, en d'autres termes, conditionner les aides publiques, alors que de plus en plus de salariés sont payés au smic. Ils sont aujourd'hui plus de 2 millions et demi.