Secteur automobile en crise: les garagistes indépendants tirent leur épingle du jeu

Les garagistes indépendants semblent tirer leur épingle du jeu dans un secteur automobile très morose. Alors que les ventes de voitures neuves ont baissé de 3,4% en 2024, selon le gouvernement, le chiffre d’affaires des ateliers de mécanique augmentait de 1,2% sur la même période. Une tendance qui semble se confirmer depuis ce début d’annéer.
Depuis janvier, le carnet de commande est plein pour ce réparateur des Ardennes: “Je suis rempli sur 4 mois… Avant, ce n’était même pas une semaine”. “Du jamais vu”, dit l’un de ses confrères, basé dans le Nord. Alors, comment l’expliquer? Tous les acteurs du secteur semblent d’accord: le vieillissement du parc automobile.
Pénurie de main-d’œuvre, hausse du coût des pièces...
Les clients “ne savent pas quoi acheter ou manque de budget”, d’après un expert. Un garagiste de la Haute-Vienne confirme: “Les gens se sont dits qu’ils allaient attendre et faire réparer leur voiture pour les emmener le plus loin possible”. Résultat, le panier moyen augmente. “De 250 euros de réparation il y a 5-6 ans à 500 euros aujourd’hui”, d’après ce chef d’entreprise.
Un panier gonflé aussi par la flambée des prix des pièces détachées. Un secteur qui ne connait pas une crise d’activité… mais d’attractivité. “Tous les garages que je connais cherche quelqu’un”, explique un professionnel à RMC. Et d’après l’un de ses collègues, les rares candidats deviennent trop exigeants: “les jeunes veulent des salaires de ministres alors qu’ils n’ont pas les compétences”.
Mais pour cet expert d’un cabinet d’études spécialisées dans l’automobile, les réparateurs doivent aussi faire attention: “l’activité se transforme complètement avec l’arrivée des motorisations alternatives, ils doivent se préparer”. Selon lui, faute de formation, à court et moyen terme, les garagistes pourraient perdre des parts de marché au profit des concessionnaires de grandes marques.