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Économie

Standard & Poor’s: quelles conséquences en cas de dégradation de la note de la France?

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Standard & Poor’s va dévoiler ce vendredi soir sa note pour la France. Une note qui pourrait passer de AA à AA-, comme l'avait fait l'agence Fitch il y a un mois. Alors, quelles seraient les conséquences d'une dégradation?

C'est ce vendredi soir que l'agence de notation la plus influente du monde, Standard and Poor's, se prononcera sur la note souveraine qu'elle accorde à la France. Un avis sur la capacité de remboursement de notre pays très attendu.

Depuis quelques semaines, Bercy multiplie les contacts avec l'agence américaine, pour la convaincre de son sérieux budgétaire. Des "discussions très étroites", selon les mots d'Elisabeth Borne dimanche dernier. Mais pas sûr que cela suffise, après que Fitch a abaissé sa note de AA à AA- il y a un mois.

Ce sont les lettres de l'alphabet les plus chères au monde. Si les experts de Standard and Poor's dégradent ce vendredi soir la note de la France, c'est qu'ils estiment qu'il est un peu plus risqué de prêter de l'argent à la France.

“C’est un peu le meilleur élève qui a un moins bon bulletin ce trimestre”, indique Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Altares.

“Ça note la politique du gouvernement et la situation économique et politique globale du pays. Cela peut être impacté par ce qu’a fait le gouvernement d’avant, par ce qui se passe dans un autre pays et qui a des répercussions sur la France...”, ajoute-t-il.

Pas de hausse des taux?

Une dégradation serait donc un mauvais signal pour la crédibilité de la France mais elle n'aurait pas de conséquence directe sur le coût auquel la France emprunte, selon l'économiste.

“On a depuis plusieurs années des cas de pays qui ont été rétrogradés, dont la France d’ailleurs, et ce qu’on constate, c’est que cette dégradation ne se traduit pas par une hausse des taux”, assure-t-il.

Depuis un an, emprunter coûte déjà plus cher à la France. Mais c'est surtout parce que les banques centrales ont fermé le robinet pour lutter contre l'inflation.

Victor Joanin avec Guillaume Descours