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Taxe sur les petits colis: "Le gouvernement n'a pas pris la mesure du problème", tacle la CPME

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Comment lutter contre les petits colis qui affluent de Chine et qui échappent aux taxes douanières? C'est la question que se pose la France qui veut faire payer des "frais de gestion" sur chaque petit colis entrant en Europe à partir de 2026. Mais pour Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME, la réponse n'est pas suffisante et met en danger les commerces français.

Des réponses suffisantes pour empêcher la submersion? La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé mercredi que la France réunirait, "dans les prochaines semaines", les ministres des autres pays de l'Union européenne sur le financement du contrôle des petits colis entrant en Europe en provenance d'Asie.

La France a proposé mardi de faire payer "des frais de gestion" sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer devant l'afflux de colis de faible valeur envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu. Des colis exempt de toute taxe en france en dessous de 150 euros. Un afflux d'autant plus craint en raison de la hausse des droits de douane voulue par les Etats-Unis visant la Chine.

"Nos entreprises, nos commerces, risquent de se faire submerger", alerte la CPME

Toutefois, pour Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME, invité ce jeudi sur RMC, le gouvernement n’a pas pris la mesure du problème.

“On n’est pas entendus. C’est une vague ce qui est en train de se passer. Nos entreprises, nos commerces, risquent de se faire submerger", pointe-t-il.

Ces grandes plateformes n’ont en effet plus vraiment accès au marché américain puisqu’ils sont fortement taxés et donc se retournent actuellement sur le marché européen et notamment la France.

"Donc si on ne fait rien, on va être submergé par un afflux de marchandise à bas coût qui ne respectent pas les normes de qualité et de sécurité du consommateur”, déplore-t-il.

Le choix d'Apolline : Jean-Eudes du Mesnil - 01/05
Le choix d'Apolline : Jean-Eudes du Mesnil - 01/05
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"C’est tout de suite qu’il faut agir"

Mais, alors que Amélie de Montchalin a indiqué que la réponse sera européenne, Jean-Eudes du Mesnil, assure que le temps est compté.

“On dit qu’il y a urgence. On ne peut pas entendre que l’Europe ne va agir qu’en 2028 alors qu’on est en 2025. C’est tout de suite qu’il faut agir", plaide-t-il.

"Et puis la France a la possibilité de faire quelque chose indépendamment de l’Europe, c’est mettre des frais de gestion pour les petits colis. Mais ce ne sont pas quelques centimes pour financer les contrôles, c’est 25 euros par colis quel que soit le montant du colis. C’est le seul moyen de se protéger”, estime-t-il.

Le ministère des Comptes publics a indiqué qu'il s'agirait d'une réunion informelle des ministres européens chargés des douanes, mais dont les modalités n'ont pas encore été fixées. Par ailleurs, le ministre de l'Économie Eric Lombard a évoqué mercredi, devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, une réunion avec ses "homologues chinois et des entrepreneurs chinois (...) dans les semaines qui viennent".

La rédaction