Taxer les plus riches? "Les riches qu'on imagine ont tous les moyens d'échapper à l'impôt"

Le nouveau gouvernement a pour ambition de demander une effort fiscal aux plus riches. Mais quels riches? Pour réduire le déficit de la France, le Premier ministre a promis de ne "pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français", expliquant vouloir préserver de hausses "les gens les plus modestes, les gens qui travaillent, les classes moyennes". Mais, "les plus riches doivent prendre part à l'effort de solidarité", a-t-il prévenu, refusant de se prononcer sur un éventuel rétablissement de l'ISF, demandé par la gauche.
"On ne sait pas qui sont les plus riches"
"Si les Français pensent qu'ils ont un gouvernement de droite, ils se mettent le doigt dans l'oeil", tacle la chroniqueuse Joëlle Dago-Serry, coach de vie.
"Quand on entend les plus riches, on pense que c'est Bernard Arnault et tout ça. Mais ces gens ont un accompagnement tel qu'ils ne seront pas impactés par une hausse", poursuit-elle.
"On ne sait pas qui sont les plus riches. Les plus riches qu'on imagine ont tous les moyens d'échapper à ce que (Michel) Barnier va mettre en place", estime-elle, craignant que ça retombe sur la classe moyenne.
"Taxer les plus riches, d'accord, tout le monde est pour... à partir du moment que ça ne les concerne pas", abonde Jean-Loup Bonnamy.
"Cela ne donne pas envie de travailler plus pour gagner plus"
"Il nous dit: 'Je ne vais augmenter les impôts de tout le monde mais que des plus riches' pour que les gens se disent qu'ils ne seront pas concernés... C'est un discours passéiste qui ne donne envie à personne", juge Olivier Truchot.
Melody, auditrice RMC, estime de son côté faire partie de la classe moyenne basse, mais être considérée comme riche aux yeux de l'Etat. "Je paye des impôts, pas beaucoup, mais tous les mois ça fait mal. J'ai l'impression qu'on est toujours en train de nous taxer. Je commence à en avoir vraiment marre. Il faut faire des économies ailleurs", réclame-t-elle.
"Cela ne donne pas envie de travailler plus", résume-t-elle, craignant de devoir payer à la place des classes supérieures.
"La question, c'est où va le pognon de dingue?", poursuit Jean-Loup Bonnamy, chroniqueur GG et prof de philo.
Reste à voir sous quelle forme ce potentiel "effort" des plus riches se dessinera. Une des pistes étudiées serait le gel des tranches d'impôts les plus hautes. Ce qui fait qu'elles n'évolueront plus avec l'inflation.