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Travail

139 heures de travail perdues: les canicules et la chaleur rendent les travailleurs moins productifs

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Les périodes de canicule ont des impacts sur l'économie. La productivité des travailleurs est fortement impactée en cas de fortes chaleurs, notamment dans le secteur de l'agriculture et de la construction.

La canicule a des effets importants sur l’activité économique. Le groupe d'assurance Allianz a chiffré l’impact mondial des chaleurs records enregistrées en 2023. Et le constat est limpide. Au mois de juillet, l'un des plus chaud cette année, on a enregistré -0,6 point de croissance à l’échelle mondiale.

La Chine a ainsi perdu 1,3 point de croissance à cause des canicules, l’Espagne et la Grèce environ 1 point. En France, la baisse de la croissance affecterait pour l'instant peu l'économie, à 0,1 point voire 0,2 si les fortes chaleurs se prolongent au mois d’août. Ce qui fait tout de même un manque à gagner de 25 à 50 milliards d’euros pour notre pays.  

La productivité des travailleurs impactée

C'est surtout la productivité des travailleurs qui est touchée. Si la température est supérieure ou égale à 32°C, la capacité à effectuer un travail physique diminue d'environ 40%. A 38°C le déclin de la productivité est encore plus spectaculaire, chutant de deux tiers.  

Selon le rapport du Lancet Countdown, les fortes chaleurs ont fait perdre cette année 139 heures de travail en moyenne par personne dans le monde. On travaille moins longtemps, on travaille moins efficacement, il y a des tâches qu’on ne peut pas faire à cause de la canicule.

Lechypre d’affaires : Les salariés moins productifs en temps de canicule - 18/08
Lechypre d’affaires : Les salariés moins productifs en temps de canicule - 18/08
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Combien de salariés concernés?

Selon l’institut européen Eurofound, 23% des travailleurs dans l’Union européenne sont exposés à des températures élevées durant au moins un quart de leur journée de travail. Il y a des pays ou c’est davantage comme en Espagne, en Roumanie ou en Grèce. La France est un peu au dessus de la moyenne européenne, à 25%.  

Les secteurs les plus exposés sont évidemment l’agriculture et la construction. Chez les agriculteurs, c’est plus de un sur deux qui est exposé aux fortes chaleurs, chez les ouvriers du bâtiment, c’est 45%.  

Ce sont des métiers davantage exercés par les hommes, qui sont donc plus exposés en moyenne que les femmes aux températures extrêmes.

Et c’est de plus en plus fréquent: le nombre d’heures perdues a augmenté de plus de 30% par rapport aux années 1990.

Emmanuel Lechypre