Canicules: faut-il autoriser shorts et bermudas au travail?

En cette période de chaleur, faut-il autoriser le port du short et du bermuda au travail? Si la loi n'interdit rien, elle laisse le soin à l'employeur d'arbitrer sur le sujet. Au grand dam de certains qui évoquent une inégalité par rapport aux tenues féminines.

Face aux températures élevées, une ONG martiniquaise, Kebati, milite pour le port du bermuda au travail. À la clé : davantage de bien-être pour le salarié et des économies d’énergie en baissant la puisance de la climatisation. Encore faut-il que l'employeur soit conciliant.

Selon l'article L-11-21 alinea 1 du code travail, "nul ne peut apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché". En d'autres termes, un employeur ne peut empêcher un salarié d'arriver habillé comme il le souhaite sauf si cela porte atteinte à l'activité exercée.

"Pourquoi les hommes seraient contraints de subir des vêtements qui leur tiennent chaud?"

C'est donc au bon vouloir de l'employeur d'autoriser ou non le port du short au travail: "Ce qui vaut pour les femmes doit valoir pour les hommes", défend ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules" Barbara Lefebvre. "Les femmes ont une gamme de possibilités de vêtements au sein de l'entreprise, pourquoi les hommes seraient contraints à avoir pantalon et chemise? Pourquoi les hommes seraient contraints de subir des vêtements qui leur tiennent chaud?", s'interroge-t-elle.

"Je suis pour le bermuda et le ventilo, c'est mieux que la clim et le pantalon long. Le ventilo c'est bien mieux pour la planète et les hommes ont le droit de se mettre en short comme les femmes peuvent mettre des décolletés et des minijupes", ajoute l'enseignante sur RMC et RMC Story.

"Le bermuda bien porté peut-être chic"

Même son de cloche pour Julien, technicien aéronautique dans une grande boîte du CAC 40 dont les bureaux n'ont pas de climatisation mais qui ne peut pas venir travailler en bermuda: "Je vais être mal vu et j'ai des collègues féminines qui vont pouvoir venir en claquettes et en jupe", souffle-t-il.

L'avocat Charles Consigny, pourtant plus habitué aux robes dans les prétoires qu'au short estime que le port du bermuda doit répondre à quelques conditions: "Je suis pour le bermuda sous réserve que ça aille bien aux gens qui le portent", plaide-t-il, non sans ironie. "Le bermuda bien porté peut-être chic", appuie Barbara Lefebvre.

"C'est normal que l'entreprise veuille donner une bonne image notamment pour les fonctions commerciales quand on doit rencontrer des clients", juge de son côté Olivier Truchot.

G.D.