Canicule: l'inquiétude des services hospitaliers français face à la vague de chaleur

L'inquiétude est de retour aux urgences. Alors qu'une grève touche les assistants de régulation du Samu à travers le pays, dans 69 des 100 centres départementaux français, une forte vague de chaleur arrive dans le même temps sur la France.
Qui dit fortes chaleurs, dit inévitablement problèmes de santé et donc de nombreux recours aux services d'urgence des hôpitaux. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau mettait en garde jeudi sur X (ex-Twitter) d'une canicule à venir "inhabituelle par sa durée et son intensité".
Dans un centre du Samu à Toulouse, les appels pour la chaleur ont déjà commencé. "J'ai eu un premier appel dans la matinée pour un homme de 91 ans qui a été pris d'un coup de chaud", relate Félix, de garde à la régulation du Samu de la Ville rose.
"Les hôpitaux ne sont pas prêts"
La hausse du thermomètre entraîne avec elle des patients supplémentaires dans des services d'urgence déjà surchargés. Christophe Prudhomme, porte-parole de l'association des médecins urgentistes de France (AMUF), en est persuadé : "Il va y avoir une augmentation de l'activité".
"On aura 5, 10, voire jusqu'à 20% d'augmentation de l'activité. Aujourd'hui, les hôpitaux ne sont pas prêts et encore moins cette année, puisque nous n'arrivons pas actuellement à gérer une activité normale", déplore Christophe Prudhomme, porte-parole de l'AMUF.
Une situation jamais vue pour Agnès Ricard-Hibon, praticienne à l'hôpital NOVO de Pontoise et porte-parole de la Société française de la médecine d'urgence. Selon elle, "ce n'est jamais arrivé à ce niveau-là donc on est quand même très inquiet".
"On attend de l'aide, de la population et de notre gouvernement pour maintenir l'accès aux soins", poursuit Agnès Ricard-Hibon, qui demande donc aux Français de jouer leur rôle pour éviter une saturation totale des services.
L'importance de l'hydratation
Le docteur Guillaume Dewevre, médecin généraliste à Méricourt (dans Pas-de-Calais) et secrétaire général à l'UFMLS (Union française pour une médecine libre syndicat) abonde dans ce sens et prodigue quelques conseils en vue de cette vague de chaleur.
Il faut "fermer un maximum les volets, se préserver des fortes chaleurs en ne s'exposant pas trop et ne faisant pas d'activité physique intense".
Il rappelle que ce sont "les personnes âgées qui sont les plus vulnérables, et ce qu'on peut leur conseiller c'est même s'ils ont moins la sensation de soif, ce qui est lié à l'âge, il est très important qu'ils s'hydratent très régulièrement avec une eau tempérée".
Enfin, du côté des Ehpad (qui comptent environ 600.000 résidents en France), une surveillance accrue, notamment sur l'hydratation, est déjà en place. Et pour ces aînés qui restent à leur domicile, un contact journalier est assuré par les CCAS, les centres communaux d'action sociale.