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Ancien militaire blessé au combat, il ne peut pas toucher une des aides, car il n’a pas été réformé

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"RMC s’engage avec vous" vient en aide à un ancien militaire polytraumatisé. Florent, 35 ans, ne peut pas toucher une aide spécifique car il n’a pas été officiellement réformé après avoir été blessé au combat.

Florent, 35 ans et ancien militaire, préfère rester discret à cause de son passé au cœur de la Grande Muette. Pendant onze ans, jusqu’en 2020, il a servi dans l’armée de Terre avec des opérations sur des terrains difficiles: Côte d’Ivoire, Centrafrique, Mali et avant ça, l’Afghanistan, où tout a basculé pour lui:

“J’ai été déployé en Afghanistan en 2011. Avec la situation du pays à ce moment-là, on a rencontré beaucoup de combats. J’ai été blessé et polycriblé par grenade. J’ai subi par la suite un état de stress post-traumatique”.

Les impacts de balle ont fini par guérir, mais sur le plan émotionnel, c’est plus compliqué. Pour Florent, la blessure psychologique durera toute sa vie. C’est notamment pour ça qu’à la fin de son contrat en 2020, il décide d’arrêter sa carrière militaire, où il ne se sent plus à sa place.

Peu d'information

Donc Florent n’a pas été réformé en tant que tel, il a choisi de partir. Et c’est là que ça pose un problème. En raison de ses blessures, Florent peut prétendre à différentes indemnisations. Actuellement, il touche une pension d’invalidité militaire de près de 200€ par mois et une première indemnisation de 2.800€ lui a été attribuée.

Mais une aide en particulier, l’allocation du fonds de prévoyance, ne lui a pas été entièrement versée, alors même qu’il a été blessé au combat et traumatisé psychiquement:

“C’est que je n’ai pas été réformé pour cette blessure, mais je n’allais pas prolonger mon contrat pour être ensuite réformé et pour pouvoir bénéficier de cela. Surtout qu’à la base je n’étais même pas informé qu’il fallait être réformé pour avoir cette aide-là”, poursuit-il.

C’est pour cela qu’il a fait appel à RMC malgré sa pudeur: il ne comprend pas qu’on ne lui verse qu’une partie de cette aide et il veut aussi que les militaires actifs et retraités soient mieux informés sur leurs droits.

La rédaction a contacté le ministère des Armées, pour lui demander des explications, mais aussi de faire un geste pour Florent. La Défense répond qu’il peut se rapprocher du service départemental des anciens combattants pour obtenir un accompagnement psychologique et revoir éventuellement le montant de son aide.

RMC va continuer de l’accompagner à ce niveau. Par ailleurs, le ministère des Armées affirme continuer à améliorer sa communication. Depuis le 14 juillet dernier, une “maison numérique des blessés et de leur famille” a été mise en ligne pour donner des informations et permettre de faire toutes les démarches.

Solène Leroux et Guillemette Franquet