"C'est impossible de vivre comme ça": il attend ses pensions de retraite depuis huit mois

Roland habite dans les Vosges et a une carrière bien remplie derrière lui. Premier boulot à 15 ans et tour à tour, peintre, carrossier, chalumiste, technicien assainissement et agent d’entretien des espaces verts.
Mais à l’heure de prendre sa retraite, le 1ᵉʳ mai 2023, jour de ses 62 ans, rien ne se passe comme prévu. Et il n’a toujours pas touché un centime. Les caisses de la MSA et de la CARSAT se renvoient la balle.
“Ils jouent au ping-pong. Et comme je suis un très mauvais joueur… Heureusement que ma femme touche 700 euros, mais si j’étais tout seul, comment j’aurais fait à vivre comme ça? C’est impossible”.
Avec 700 euros pour se loger, se chauffer et manger, Roland et sa femme sont au bord du gouffre.
Un cas pas si rare
Le cas de Roland n’est pas si rare, malheureusement. "RMC s'engage avec vous" reçoit très souvent des témoignages similaires. Ce n’est pas la première fois que la rédaction met en lumière ces retraités dont la carrière n’est pas linéaire et qui, à l’heure de faire les comptes, se retrouvent pénalisés.
Roland a travaillé dans plusieurs secteurs d’activités. Il dépend à la fois du régime général et du régime agricole, pour des activités salariées et non-salariées. Et ça, ça fait tourner la tête de l’administration.
Un versement très faible
Après huit mois de galère, d’attente et de ping-pong, Roland a fini par dire aux services qu’il avait fait appel à “RMC s’engage avec vous” et bingo, sa retraite a été soldée. Jeudi dernier, il a touché toutes ses pensions en retard. La mauvaise nouvelle, c'est que le virement ne représente que 996 euros pour huit mois.
En effet, selon les calculs de la MSA, Roland ne remplit pas les conditions de la retraite à taux plein, sa pension est donc évaluée à 120 euros par mois. Une somme bien loin de ce qu’il attendait, alors qu’il a travaillé toute sa vie.
Sur ce point, RMC a demandé des explications aux deux caisses de retraite, sans succès. Mais Roland peut toujours contester ce calcul, en saisissant la commission de recours amiable dans un délai de deux mois.