Arrêts-maladies: la CPME veut trois jours de carence pour tout le monde

Une fois n'est pas coutume, les comptes de la sécurité sociale dérapent. D'ici trois ans, le déficit de la sécurité sociale pourrait s'élever à plus de 17 milliards d'euros. Pour stopper l'hémoragie, la Cour des comptes préconise d'augmenter le délai de carence en le faisant passer de trois à sept jours. Concrètement, un employé en arrêt-maladie ne serait pas payé les sept premiers jours de son arrêt, contre trois aujourd'hui donc.
Un changement de paradigme qui pourrait permettre d'économiser plusieurs milliards d'euros, alors que le gouvernement est à la recherche d'au moins 20 milliards pour combler le déficit public.
Surtout, les arrêts de travail ont augmenté ces dernières années. En 2023, on recensait 8% d'arrêts-maladies supplémentaires par rapport à l'année précédente. "En 2017, cela coûtait 7 milliards d'euros à l'Assurance maladie. En 2022, c'est 12 milliards, c'est une augmentation énorme, il faut y mettre fin", alerte Jean-Eudes Du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), dans Apolline Matin ce jeudi sur RMC et RMC Story.
Une charge plus importante pour les entreprises?
Mais la mesure pourrait ne pas faire que des heureux au sein du patronat alors que selon les branches, les trois jours de carence actuels sont parfois pris en charge par certaines entreprises. "Et il y en a beaucoup, quasiment toutes les grandes entreprises le font", rappelle Jean-Eudes Du Mesnil du Buisson, qui pointe également le cas particulier de la fonction publique où il n'y a qu'un seul jour de carence.
Pour autant, le secrétaire général de la CPME constate une hausse des arrêts-maladies depuis le Covid-19: "Il y a chez les jeunes une tendance à s'arrêter plus facilement", constate-t-il. Et s'il reconnaît qu'il s'agit d'un problème général, Jean-Eudes Du Mesnil du Buisson s'interroge sur certains arrêts-maladies distribués parfois trop facilement par certains médecins.
Les pistes du patronat pour les arrêts-maladies
Selon lui, la chose la plus "logique, efficace et juste", serait d'appliquer la règle de "trois jours de carence d'ordre public" pour toutes les branches, avec une exception pour les actes chirurgicaux.
Quant aux personnes atteintes de maladies comme la grippe, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson estime que les moyens existants peuvent suffir à éviter les jours de carence. "Il y a les RTT et les congés payés", avance le secrétaire général de la CPME.