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"C'est du gâchis": émotion et colère après l'attribution de l'usine Vencorex à un groupe chinois

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Les salariés de Vencorex ont vu leur offre de reprise être jugée irrecevable par le tribunal de commerce de Lyon. Il a finalement retenu l'offre d'un concurrent chinois. Une reprise très partielle. Seulement 54 emplois seront maintenus sur les 450 salariés de l'usine en chimie de Pont-de-Claix.

Un jour noir" pour la chimie française. L'entreprise iséroise Vencorex a été attribuée jeudi à son concurrent chinois Wanhua. Préféré par le tribunal de commerce de Lyon à l'offre de coopérative initiée par des salariés et le syndicat CGT.

Ce jugement vient conforter un projet industriel ambitieux" s'est réjoui le repreneur, qui ne gardera qu'une fraction de l'activité et des salariés. Les yeux rougis, Anne-Marie peine à encaisser le coup. Elle doit tirer un trait sur 30 ans de Vencorex.

“Le couperet est tombé, on est tous viré. 54 personnes conservées c’est quoi ? C’est rien”, déplore-t-elle.

En effet, le repreneur chinois prévoit de garder 54 des 450 emplois. Difficile à vivre pour Christophe. “Ça va être difficile pour retrouver un travail dans ce métier”, déplore-t-il.

6000 emplois menacés

Selon le tribunal de commerce de Lyon, l’offre de coopérative est “irrecevable” notamment parce que les “financements n'ont pas été réunis”. “Il nous a manqué du temps pour concrétiser et c’est la seule chose qui nous a manqué parce qu’on était à deux doigts d’y arriver. Si on avait obtenu ces quatre semaines de report, on était en capacité de sauver cette plateforme”, indique Séverine Dejoux, élue CGT et porteuse du projet.

Au-delà de l’émotion, la colère, essentiellement dirigée contre le gouvernement.

“Depuis le début, ce sont les salariés qui ont cherché les solutions pour la reprise. Et moi j’ai l’intime conviction que pour le ministre de l’Industrie, cette affaire était pliée depuis le début. Donc c’est du gâchis”, appuie Christophe Ferrari, maire de Pont-de-Claix et président de la métropole grenobloise.

Cette décision pourrait menacer près de 6000 emplois dans la région.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours