RMC
Travail

"On prend un coup": 154 emplois menacés dans l'usine Arkema de Jarrie en Isère

placeholder video
Les difficultés financières de l'entreprise chimique Vencorex vont faire tache d'huile. Désormais, c'est le groupe Arkema, client de Vencorex, qui doit couper dans ses effectifs. La direction du groupe a annoncé son intention de supprimer 154 postes sur son site de Jarrie (Isère) où les salariés se sont mobilisés depuis mardi.

Près de la moitié des salariés d'Arkema à Jarrie, en Isère, risquent de perdre leur travail. Le chimiste français a présenté mardi, lors d'un CSE central, un projet de réorganisation de ses activités avec l'intention de supprimer 154 des 344 postes sur le site. Une conséquence directe, selon la direction, de la fermeture de Vencorex à quelques kilomètres. Vencorex, fournisseur de plusieurs usines dans la région, dont Arkema.

Quelques minutes après l’annonce, des salariés organisent un barrage filtrant devant l’usine. Une annonce pas tout à fait surprenante pour les salariés. “Ce n'est pas pareil quand on l’entend que quand on se l’imagine. On prend un coup quand même”. Pour Hugo comme pour les 344 salariés, s’ouvre une période de grande incertitude.

“On est dans l’attente, on verra bien ce qu’ils vont nous dire. On sait qu’il y en a qui vont sauter donc on verra”, appuie-t-il.

Une manifestation devant le ministère de l'Economie ce mercredi

Selon la direction, le site est impacté par l’arrêt de son approvisionnement par son fournisseur Vencorex, en redressement judiciaire depuis septembre. Une excuse selon les syndicats.

“On se cache derrière les problèmes de Vencorex pour ne pas assumer que les mauvais choix ont été faits ici. Vous connaissez beaucoup d’industriels qui se contentent de ne prendre qu’un seul fournisseur? Personne ne prend ce genre de risque, mais Arkema le prend depuis des années. Aujourd’hui, on paye tous”, assure Stéphane Vigne, secrétaire CGT du CSE d’Arkema Jarrie.

Un recentrage de l’activité qui inquiète aussi les autorités locales. Comme Raphaël Guerrero, le maire de Jarrie. “C’est l’emploi, ce sont les finances, c’est le maintien, des entreprises, de la plateforme. Et c’est aussi à l’Etat, qui s’occupe de Vencorex, de s’occuper de Jarrie”, appuie-t-il.

Des salariés d’Arkema et de Vencorex doivent manifester ce mercredi devant le ministère de l’Économie.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours