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Travail

"Ça patauge": en grève depuis deux mois, les salariés de l'usine Vencorex toujours dans l'attente

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Le dénouement social est attendu pour les 550 salariés de Vencorex, en Isère. Le groupe chimique est en redressement judiciaire. Le seul repreneur intéressé, un groupe chinois, propose de reprendre seulement 50 salariés. Cela fait deux mois que les salariés sont en grève.

Semaine importante pour les 550 salariés de Vencorex en Isère, le groupe chimique en redressement judiciaire. Mercredi, syndicats et direction négociaient les potentielles conditions de départ des employés licenciés. Ce jeudi, le seul groupe intéressé, leChinois Wanhua, présente son offre de reprise. Mais seuls 50 emplois seraient sauvegardés.

En colère, les salariés sont en grève depuis près de deux mois et l'usine au sud de Grenoble est bloquée. Mais les espoirs sont minces. Réunis autour d’un brasero, quelques salariés tentent de garder le moral. Parmi eux, Jean-Pierre, presque 30 ans d’ancienneté.

“C’est long, c’est pénible mais bon on fait en sorte que ça se passe bien”, indique-t-il.

Ces salariés sont très touchés par l’immobilisme de la situation. “Il n’y a rien de signé, rien d’écrit… Ça patauge”, déplore-t-il.

Des conditions de départ qui divisent

Mercredi, la réunion de négociation pour le plan de sauvegarde de l'emploi n’a pas abouti. Et aujourd’hui, le repreneur détaillera ses objectifs. Deux réunions qui laissent déjà un goût amer à Leslie. “Ces deux échéances, on les attendait impatiemment et en fait, après la première échéance, je me dis que le tournant n’est encore pas là. On en est à deux mois de grève et au final, on n'avance pas”, regrette-t-elle.

Les conditions de départ divisent les syndicats. Deux organisations ont signé un accord de sortie de grève, espérant décrocher les 40.000 euros d’indemnité de licenciement supra légales négociés avec l’actionnaire. Mais la CGT reste méfiante.

“Aujourd’hui, nous dire qu'il y aura une prime supra légale de 40.000 euros mais de ne pas dire dans quelle conditions, pour quel salarié, jusqu’à quand, par quel moyen, ce n’est pas possible”, indique Séverine Dejoux, déléguée syndicale.

Cette semaine, plusieurs élus locaux ont envoyé une lettre au nouveau Premier ministre, François Bayrou, pour demander une nationalisation temporaire de l’entreprise.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours