"Certains deviennent SDF": de plus en plus de patrons de TPE perdent leur travail

Les patrons se retrouvent de plus en plus sans travail. Selon une étude de l'association GSC, spécialisée dans la couverture chômage des patrons, 51.555 dirigeants d'entreprise ont perdu leur emploi en 2023, un chiffre en hausse de 33,3% par rapport à l'année passée. Les raisons? L’inflation, les taux d'intérêts élevés, l'envolée des prix de l'énergie et une croissance atone.
Sébastien, boulanger en Haute-Garonne, craint lui aussi le spectre du chômage: "On a voulu grossir, on a déménagé mais un mois et demi après, la route à côté de notre boulangerie a été fermée, on a perdu 70% de notre chiffre d’affaires", raconte-t-il dans Apolline Matin ce mercredi sur RMC et RMC Story.
Aujourd’hui, à 41 ans, ses marges fondent et il ne peut pas se verser de salaire. "Tous les jours, je me demande comment je vais faire. Le chômage, ce n’est pas une solution. Et si on ferme, je mets 14 personnes au chômage", ajoute-t-il.
"Situations extrêmes"
En cas de liquidation de leur entreprise, 99% des patrons se retrouvent sans couverture, selon l'étude. Conséquence, ils n'ont pour revenu que le RSA. "Il y en a aussi qui se retrouvent sans domicile fixe", explique Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et des TPE.
"Souvent, dans le cadre d'une liquidation judiciaire, certains ont engagé leur maison donc se retrouvent dans des situations extrêmes. Ce n'est pas faute d'avoir alerté le gouvernement depuis plus d'un an", ajoute-t-il.
"On a beaucoup d'entreprises au tapis", ajoute-t-il, évoquant un problème structurel avec des entreprises toujours "saines" mais qui ont de plus en plus de mal à supporter les charges, notamment les prêts garantis par l'Etat (PGE): "350.000 entreprises, surtout des TPE, continuent de rembourser le PGE mais avec de très grandes difficultés".
Une assurance chômage pour les patrons de TPE?
Le remboursement mensuel du PGE s'élève en moyenne autour de 2.500 euros. "Quand vous gagnez 700 à 800 euros par mois en tant que responsable de votre entreprise, en travaillant 48 heures par semaine, certains n'arrivent plus à tenir le choc", ajoute Marc Sanchez.
Il déplore l'attitude du gouvernement qui estime que "d'un point de vue macroéconomique, tout va bien". "Non, tout ne va pas bien dans nos TPE aujourd'hui et le dire, c'est commencer à mettre en avant des possibilités de solutions", appelle le syndicaliste. Marc Sanchez estime notamment qu'il faudrait mettre en place une assurance chômage en augmentant les charges, comme un filet de sécurité pour les petits patrons.