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Chômage en hausse: "L'investissement des entreprises a calé", alerte un économiste

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La hausse des inscrits à France Travail a augmenté de 3,9% au 4e trimestre 2024. L'instabilité politique, la baisse des investissements et la dégradation des trésoreries ont créé un contexte favorable à cette augmentation.

Mauvaise nouvelle sur le front de l'emploi ! La dégradation se confirme, avec une hausse de 3,9% des inscrits (catégorie A) à France Travail au 4e trimestre 2024 par rapport au trimestre précédant, selon les chiffres publiés lundi par la Dares (bras statistique du ministère du travail).

"Il faut remonter très loin pour retrouver trace d'une progression aussi vive du nombre de demandeurs d'emploi sur une période aussi courte, c'est quasiment la crise de 2008", commente Denis Ferrand, économiste directeur général de Rexecode, invité d'Apolline Matin, sur RMC et RMC Story, ce mardi.

Pour le Medef, ces chiffres doivent "faire prendre conscience au gouvernement des conséquences de ses choix budgétaires". L'organisation patronale appelle dans un communiqué à éviter "toutes mesures qui entraveraient la compétitivité et alourdiraient le coût du travail".

Les entreprises n'investissent plus

Ces chiffres ne surprennent personne car les nuages s'accumulent sur l'économie française. Tous les indicateurs publiés par France Travail convergent vers le même constat: l'économie française a pris froid. "C'est un vrai retournement", commente un spécialiste.

Les investissements sont gelés, les embauches remises à plus tard. Résultat: les chômeurs ne trouvent pas d'emploi, ils restent bloqués dans les agences France travail.

"Ça fait un an et demi que l'investissement des entreprises a calé. Et donc vous avez une sorte de séquence qui s'est installée. Les entreprises ont restreint leurs dépenses d'investissement, et les trésoreries ont continué de se dégrader", analyse Denis Ferrand sur RMC.

Autre symptome: les licenciements économiques sont en hausse de 26% en un an. Ce sont en fait la conséquence, pour les salariés, du nombre record de faillites d'entreprises. L'économiste Denis Ferrand ne prévoit pas un avenir rassurant: "J'ai peur qu'on soit au début de nouvelles qui ne soient pas très réjouissantes du côté de l'emploi. On va avoir une montée du taux de chômage. La fin de l'année 2025 pourrait nous amener au-delà de 8 points de taux de chômage. On est en ce moment aux alentours de 7,3."

Face à l'incertitude politique, notamment, les entreprises sont dans l'attente. L'instabilité politique "joue dans cette situation" reconnaît le spécialiste.

Victor Joanin (avec TRC)