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Colère agricole: en plein congrès, la FNSEA joue sa survie

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d'une conférence de presse à Paris, le 1er février 2024 (photo d'illustration).

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, lors d'une conférence de presse à Paris, le 1er février 2024 (photo d'illustration). - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Alors que le congrès national de la FNSEA s’est ouvert ce mardi, le syndicat tente de tourner la page après des mois de crise, et surtout, de reconquérir ses adhérents.

Le congrès du syndicat agricole FNSEA a débuté ce mardi 26 mars en présence des délégations de tous les départements de France. Le moment de faire le bilan des avancées, mais aussi de reprendre en main son leadership. “Il faut qu'on montre qu'on tient la ligne et qu'on va aller jusqu'au bout”, lâche un responsable.

“On sent qu'il y a besoin de rassurer nos adhérents", poursuit-il.

"Un manque de communication"

Car dans certaines fédérations départementales, le téléphone n’arrête pas de sonner depuis quelques semaines. Des agriculteurs demandent, au mieux, des explications, et au pire, des comptes à la FNSEA, tout ça après les annonces du gouvernement censées rassurer le monde agricole alors qu'aujourd'hui, sur le terrain, les agriculteurs ne voient parfois rien bouger.

“Ils ne comprennent pas le travail qu’on fait, souffle un président de département. Il y a un manque de communication qui ne les met pas en confiance."

Pourtant, la confiance, il faut la retrouver: en ligne de mire, les élections professionnelles de 2025. La FNSEA veut rester le syndicat majoritaire du secteur agricole.

“On doit montrer qu’on fait du bon travail, on se méfie des syndicats qui ont la cote en ce moment”, explique un administrateur.

La menace vient de la Confédération paysanne et la Coordination rurale. Les deux syndicats enregistrent une hausse du nombre d’adhésions depuis janvier. Plusieurs dizaines par département pour chacune d'elles. Dans les Hautes-Pyrénées par exemple, les effectifs de la Coordination rurale ont été multipliés par quatre depuis la mobilisation. Si une partie d’entre eux sont des non-syndiqués, d’autres sont des “déçus” de la FNSEA, séduits par un discours plus direct et des actions plus musclées sur le terrain.

Pierre Bourgès