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Défiscalisation des heures supplémentaires: "Bonne mesure, les Français sont des bosseurs!"

François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a réagi aux annonces du président Emmanuel Macron ce mardi matin sur RMC.

Le président de la République a répondu à la colère des "gilets jaunes", mais ses annonces suffiront-elles ? Emmanuel Macron a tenté lundi d'apaiser le pays en annonçant une série de mesures sociales, qui ont été saluées comme une "avancée" par certains protestataires tandis que d'autres les jugeaient insuffisantes pour arrêter leur mobilisation.

Augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic, exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois, heures supplémentaires payées "sans impôts ni charges": le chef de l'Etat a annoncé plusieurs nouveaux gestes face à ce qu'il a appelé "l'état d'urgence économique et sociale".

François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), était l'invité de Jean-Jacques Bourdin ce mardi matin pour commenter ces mesures qui sont un geste fort selon lui.

"Ce n’est pas rien, ça représente une augmentation plus de 8% du SMIC. Et s’il fait des heures supplémentaires ça peut représenter une hausse qui monte jusqu’à 150 euros."

"Beaucoup d’entreprises aimeraient motiver leurs salariés avec une prime défiscalisée mais elles ne pourront pas"

Concernant la prime défiscalisée, il regrette qu'elle ne soit pas octroyable tout au long de l'année 2019 pour mieux pouvoir la donner car des entreprises ne sont pas en situation de la financer.

"Il y a beaucoup d’entreprises qui sont extrêmement fragiles et qui ne pourront pas verser cette prime. Beaucoup d’entreprises aimeraient motiver leurs salariés avec une prime défiscalisée mais elles ne pourront pas."

En revanche François Asselin se délecte de la mesure de défiscalisation des heures supplémentaires que réclamait la CPME.

"Les Français sont des bosseurs, je vous assure. Et en plus dans nos entreprises on a du mal à trouver sur le marché du travail les compétences dont on a besoin. Donc si on peut récompenser nos salariés en les faisant travailler plus nos employés et qu’ils gagnent plus. Et en plus c’est du pouvoir d’achat en plus ça ira à l’économie. Donc c’est une excellente mesure qui réunit aussi les employés que les employeurs."

"Tôt ou tard si nous n’arrivons pas à réduire la dette abyssale de notre pays, tout cela finira très mal"

En revanche, le président de la CPME se montre très inquiet pour la dette de notre pays avec ces mesures qui pourraient coûter de 10 à 15 milliards d'euros.

"Je pense qu’on est à un tournant. Il y a un adage qui dit: “Qui paye ses dettes s’enrichit”. Ca fait 40 ans que nous ne payons pas nos dettes. Résultat, Emmanuel Macron est à un tournant de l’histoire, il faut éviter qu’il soit dramatique. Il faut aussi penser à nos enfants. Tôt ou tard si nous n’arrivons pas à réduire la dette abyssale de notre pays, tout cela finira très mal."

J.A. avec Bourdin direct