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Des agriculteurs défoncent une porte dans la Creuse: "Il faut arrêter de nous prendre pour des cons"

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La Coordination rurale a durci le mouvement des agriculteurs, ce mardi soir. Certains ont occupé la préfecture d'Agen en demandant des "engagements forts" de leur ministre avant d'être délogés. Un peu plus tôt dans la soirée, ils avaient forcé et cassé les portes des locaux de l'office de la biodiversité à Guéret.

Après deux jours de mobilisation relativement calmes, les agriculteurs de la Coordination rurale haussent le ton dans le sud-ouest de la France. Ils prévoient, d'ici la fin de la matinée, de bloquer des infrastructures de fret alimentaire. Dès ce mardi, des actions coup de poing ont été organisées. Des agriculteurs de la Coordination rurale du Gers ont déversé des déchets devant le siège de la Mutualité sociale agricole à Auch (Gers). À Rodez (Aveyron), c'est la préfecture qui a été visée. Un barrage filtrant a été mis en place au péage du Boulou (Pyrénées-Orientales) pour contrôler la cargaison des camions. À Périgueux (Dordogne), 45 tracteurs et 29 remorques chargées de déchets ont convergé devant la préfecture.

Dans un tweet lundi soir, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a condamné les dégradations. "Exprimer ses inquiétudes face au Mercosur comme l’ont fait pacifiquement les agriculteurs depuis dimanche est légitime. Je les comprends. Je me bats contre ce projet d’accord préjudiciable aux intérêts de la France. Mais jamais je ne tolérerai les atteintes aux personnes et aux biens, les dégradations, qui sont inacceptables", a-t-elle indiqué.

"Ce n’est pas de la casse, c’est de l’ouverture de porte"

À Guéret, dans la Creuse, une trentaine d'agriculteurs ont forcé et cassé les portes de plusieurs bâtiments administratifs, avant de s'y introduire. Les locaux de l'Office français de la biodiversité ont notamment été dégradés par des membres de la Coordination rurale.

C'est à coups de pied que ces agriculteurs ont défoncé la porte d'entrée, cherchant, disent-ils, “à discuter avec un représentant de la police de l'environnement qui les contrôlent au quotidien”.

Florian Tournade, président de la Coordination rurale en Creuse, se défend de toute violence.

“Ce n’est pas de la casse, c’est de l’ouverture de porte. On n'est pas des sauvages, nous les paysans. Mais il y a un moment où on demande à être reçu. Il faut arrêter de prendre les agriculteurs pour des cons”, souffle-t-il.

Une plainte déposée par l'Office français de la biodiversité

À l'intérieur, aucun agent, mais des documents officiels ont été dérobés. Pourtant, plus tôt dans la journée, ces agriculteurs avaient été reçus en préfecture, assurant qu'il n'y aurait pas de débordement.

“Je suis surprise et déçue parce que là, vraiment, ce qui s’est passé est parfaitement inadmissible et absolument inattendu par rapport aux propos qui avaient pu être tenus plus tôt en ma présence”, indique Anne Frackowiak-Jacobs, la préfète de la Creuse.

A la suite de ces dégradations, l'Office français de la biodiversité a annoncé avoir porté plainte.

Alfred Aurenche avec Guillaume Descours