DIRECT. Agriculteurs: des centrales d'achat ciblées, fin du blocage de l'A9 à la frontière espagnole
"On est très satisfait, on a tenu 24 heures"
En première ligne des manifestations d'agriculteurs mercredi, au troisième jour de mobilisation de la profession, la Coordination rurale a provoqué un échange avec le chef du gouvernement mais a dû lever son barrage à la frontière espagnole.
Le blocage de l'autoroute A9 au Boulou, dans le sens Espagne-France, installé mardi par les agriculteurs de la Coordination rurale (CR), a été levé à la mi-journée, a-t-on appris auprès de la gendarmerie.
La CR avait annoncé être là "pour tenir longtemps" mais disait mercredi matin attendre "des relais". "On est très satisfait, on a tenu 24 heures", a affirmé à l'AFP Benjamin Bajada, président de la Coordination rurale de l'Hérault.
La ministre de l'Agriculture auditionnée au Sénat
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard est actuellement auditionnée au Sénat à propos de l'opposition française au traité de libre-échange UE-Mercosur.
Le distributeur Carrefour s'engage à ne pas vendre de viande importée du Mercosur
Le géant de la grande distribution Carrefour s'est engagé à "ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur", dans un courrier adressé mercredi au syndicat agricole majoritaire FNSEA dans lequel son PDG Alexandre Bompard appelle "les acteurs de la restauration" à faire de même.
"Partout en France, nous entendons le désarroi et la colère des agriculteurs face au projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur", indique le patron du 2e acteur de la distribution française derrière E.Leclerc, très implanté en Amérique latine.
Interrogé sur les volumes concernés, le distributeur a précisé que le boeuf et le porc qu'il commercialisait était originaire de France à 96%.
Dans un courrier adressé à Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, et publié sur son compte X, Alexandre Bompard évoque le "risque de débordement sur le marché français d'une production de viande ne respectant pas ses exigences et ses normes" et assure que son entreprise s'engage à "ne commercialiser aucune viande en provenance du Mercosur".
Le Leclerc de Marmande ciblé par les agriculteurs
Des agriculteurs, faisant partie du convoi qui a pris la route direction Bordeaux, ont pris pour cible le Leclerc de Marmande, comme on peut le voir sur les images de nos confrères de CLPRESS.
La Coordination rurale bloque des centrales d'achat
Le syndicat Coordination rurale (CR) a commencé à bloquer des centrales d'achat mercredi dans le Sud-Ouest, après avoir joint au téléphone le Premier ministre Michel Barnier qui lui a dit avoir "compris" le "désarroi" des agriculteurs.
À la mi-journée, un tracteur équipé d'une grosse remorque, avec drapeaux jaunes du syndicat et écusson "agriculture nationale CR40" imitant celui des compagnies de CRS, s'est installé en travers de la voie d'accès menant à une plateforme logistique du groupe Leclerc à Mont-de-Marsan (Landes), a constaté une correspondante de l'AFP.
"Aucun camion ne sort ou ne rentre", a affirmé le président de la CR40, Vincent Coco, éleveur bovin. "Le but n'est pas de cibler une enseigne ou une autre (...) on veut créer de la pénurie dans les magasins pour montrer aux gens que sans agriculteurs, il n'y a pas de nourriture", a déclaré Olivier de Ginestet, producteur de maïs et de poulets à Saint-Sever (Landes).
Ses collègues de la CR33 ont bloqué, eux, l'accès à autre centrale d'achat de la grande distribution à Beychac-et-Cailleau (Gironde), tandis qu'un convoi de tracteurs de la CR47 est parti d'Agen en milieu de matinée en direction de "Bordeaux
Le blocage de l'A9 à la frontière espagnol levé
Le blocage de l'autoroute A9 au Boulou, dans le sens Espagne-France, installé mardi par les agriculteurs de la Coordination rurale (CR) a été levé mercredi à la mi-journée, a appris l'AFP auprès de la gendarmerie.
Déchets déversés devant des préfectures, forçage de l'entrée d'un local de l'Office français de la biodiversité, blocage de la circulation depuis l'Espagne: les modes de protestation choisis par la CR lui ont valu mercredi un rappel à l'ordre de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard.
Les "actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole" lors de manifestations de la CR ne sont "pas acceptables" et risquent d'entamer la "sympathie" des Français envers la profession, a-t-elle estimé sur France 2.
"Je les soutiens et je soutiens leurs revendications face au Mercosur", déclare Jordan Bardella sur RMC
Le président du RN, invité des Grandes Gueules ce matin, a réaffirmé son soutien au mouvement de contestation agricole. "Les agriculteurs n'arrivent plus à vivre de leur travail, ils sont mis en concurrence avec des produits qui ne respectent pas les mêmes normes, et ils ne supportent plus l'inflation de normes", a-t-il déclaré.
La Coordination rurale proche du RN? "C'est du bla-bla pour nous décrédibiliser"
Le co-président de la Coordination rurale José Pérez a appelé ce mercredi au micro des Grandes Gueules, les agriculteurs à s'unir, malgré les différentes appartenances syndicales entre "bonnet vert" (FNSEA) et "bonnet jaune", (Coordination rurale).
"J'appelle à tous les agriculteurs, quels qu'il soient, à faire pareil", a déclaré José Pérez, dénoncant les propos d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, "qui fait de la co-gestion avec le gouvernement et qui a appelé ses troupes à se démobiliser. Aujourd'hui c'est le monde agricole qui se bouge [...] On doit tous se grouper et travailler ensemble pour obtenir un résultat!"
Interrogé sur le fait que la Coordination rurale soit souvent épinglée comme étant proche du RN, José Pérez a évacué le débat. "Il faut arrêter avec ces conneries. Bientôt, ce seront 20 millions de Français qui seront proches du RN. Chacun vote pour qu'il veut. C'est du bla-bla, c'est pour nous décrédibiliser", a-t-il affirmé.
"La grande distribution se gave sur le dos des paysans"
"La grande distribution se gave sur le dos des paysans et vole le consommateur, c'est un vrai sujet, il faut y travailler", vocifère au micro des Grandes Gueules José Pérez, co-président de la Coordination rurale. "On ne veut pas d'Egalim, toutes les lois Egalim sont mauvaises", a-t-il balayé. "Il faut que la marge soit équilibrée."
"Le jour où on produira, on se remettra à attaquer la grande distribution, à attaquer nos acheteurs," a-t-il assuré.
"Le Mercosur, c'est la goutte d'eau qui peut tout faire exploser"
Selon José Pérez, co-président de la Coordination rurale, invité des Grandes Gueules sur RMC ce matin, le traité de libre-échange entre l'UE et le Mercosur "est la goutte d'eau qui peut tout faire exploser".
"Si demain il est signé, on peut arrêter l'agriculture en France, c'est fini. Cela voudrait dire que nos politiques ne veulent pas d'agriculture française", met en garde José Pérez.
"Pour nous, ce n'est pas un sujet. C'est non et on passe à autre chose. On règle la problématique conjoncturelle du monde agricole. On est en déproduction totale, on ne fait plus de chiffre d'affaires puisqu'on ne produit plus rien", a-t-t-il rappelé.
"On a eu Michel Barnier au téléphone", affirme le co-président de la Coordination rurale
José Pérez, co-président de la Coordination rurale, affirme ce mercredi au micro des Grandes Gueules que le syndicat agricole "a eu Michel Barnier au téléphone" ce matin. "Il nous dit 'oui effectivement il y a trop de transpositions, qu'il allait travailler sur certaines".
"La différence entre avant et aujourd'hui, c'est qu'aujourd'hui on est à bout. Soit il se passe quelque chose, soit l'agriculture française meurt, il n'y a pas d'autre mot", clame-t-il.
L'agriculteur dénonce la quasi absence de produits phytopharmaceutiques "pour s'occuper de nos plantes et de nos cultures". "On est rendu à ne plus savoir quoi faire pour gérer", regrette José Pérez.
Pourquoi la mobilisation des agriculteurs peine à s'étendre
Si les agriculteurs de la Coordination rurale promettent "le chaos" dans le sud-ouest de la France, la protestation a du mal à prendre de l'ampleur ailleurs. Certains territoires n'ont tout simplement pas pu se mobiliser. La pluie tombée depuis cet été a fait prendre beaucoup de retard aux agriculteurs dans certaines régions.
>> Agriculteurs: pourquoi la mobilisation peine à s'étendre au-delà du sud-ouest
La FNSEA annonce une nouvelle mobilisation "mardi, mercredi et jeudi" prochains
Le président du syndicat agricole majoritaire FNSEA a annoncé mercredi de nouvelles actions "mardi, mercredi et jeudi" prochains "sur le terrain", qui cibleront des administrations afin de dénoncer les "entraves" à l'agriculture.
"Nous avons décidé hier soir que dès la semaine prochaine, mardi, mercredi et jeudi, à l'initiative des départements, nous serons à nouveau sur le terrain avec les Jeunes agriculteurs pour dénoncer les entraves à l'agriculture et tout ce qui aujourd'hui contraint notre activité", a déclaré Arnaud Rousseau sur franceinfo, évoquant des actions ciblant "des représentants de l'Etat, des agences".
Agriculteurs: les blocages et dégradations ne sont "pas acceptables", déclare la ministre de l'Agriculture
La ministre de l'Agriculture a déclaré ce mercredi que les "actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole" à l'initiative du syndicat Coordination rurale n'étaient "pas acceptables" et risquaient d'entamer la "sympathie" des Français envers la profession.
"S'en prendre aux biens, s'en prendre aux personnes, bloquer durablement le pays, ça n'est pas acceptable. Et je le dis aux membres de la Coordination rurale qui, dans six départements de France hier soir, se sont livrés à des actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole", a dit Annie Genevard sur France 2, ajoutant que cela pouvait "dissiper" le "mouvement de sympathie que les Français ont pour les agriculteurs".
Des dégradations dans la Creuse
À Guéret, dans la Creuse, une trentaine d'agriculteurs ont forcé et cassé les portes de plusieurs bâtiments administratifs, avant de s'y introduire. Les locaux de l'Office français de la biodiversité ont notamment été dégradés par des membres de la Coordination rurale.
>> Des agriculteurs défoncent une porte dans la Creuse: "Il faut arrêter de nous prendre pour des cons"
Débat sur le Mercosur à l'Assemblée: l'alliance FNSEA-JA salue "une première victoire"
Les deux syndicats agricoles FNSEA et Jeunes Agriculteurs, engagés dans une mobilisation nationale depuis lundi, ont salué mardi "une première victoire" après l'annonce de la tenue d'un débat suivi d'un vote à l'Assemblée nationale sur le traité de libre-échange entre l'UE et des pays du Mercosur.
"C'est une première victoire, le combat continue", ont-ils indiqué dans un communiqué commun, sans plus de précision sur la suite des actions. Moins d'un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment n'avoir pas obtenu suffisamment d'avancées et redoutent en plus la ratification prochaine d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays sud-américains du Mercosur.
"Ce soir, on attend des réponses du ministre de l'Agriculture et de Barnier"
A Agen, des manifestants de la Coordination Rurale ont déversé pneus et bidons vides devant la préfecture. Le bâtiment avait subi les éclats de la colère agricole fin janvier avec le déversement de lisier sur les façades et un impressionnant incendie devant les grilles.
"Ce soir, on attend des réponses du ministre de l'Agriculture, de Barnier (le chef du gouvernement), il faut qu'ils s'engagent, avec des réponses claires, pas du blabla à la Macron, on en a assez eu", a affirmé José Perez, coprésident du syndicat qui dirige la Chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne depuis deux décennies.
"On n'est pas voué à partir manifester trois semaines comme l'hiver dernier, il faut que ça soit vite réglé", a-t-il ajouté. FNSEA et JA ont poursuivi de leur côté leur mobilisation, entamée lundi.
La Coordination rurale veut "renverser le pouvoir de la FNSEA"
Lors des prochaines élections professionnelles, prévues en janvier, la Coordination rurale entend ravir d'autres chambres à l'alliance FNSEA-JA, à qui elle reproche notamment d'être trop proche de l'agro-industrie et des gouvernements successifs.
"Organisez-vous pour renverser le pouvoir de la FNSEA. Renversez la table!" a lancé le secrétaire général de la CR, Christian Convers, à l'ouverture du congrès.
Des agriculteurs manifestent aussi à Londres
Des milliers d'agriculteurs britanniques, venus pour certains en tracteur, ont manifesté mardi dans le centre de Londres leur opposition à une taxe controversée sur la succession de certaines fermes, récemment annoncée par le gouvernement travailliste.
Bravant la pluie - et même quelques flocons de neige -, les manifestants se sont réunis devant Downing Street pour exprimer leur colère contre ce projet du gouvernement, qu'ils accusent de "trahison". A la mi-journée, ils étaient au nombre de 10.000, selon la police.
Les agriculteurs mobilisés aussi à Rodez et Périgueux
A Rodez (Aveyron) et Périgueux (Dordogne), les tracteurs ont investi les centres-villes.
Pyrénées-Orientales: la Coordination rurale bloque les camions au Boulou, dans le sens Espagne-France
Des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont établi mardi à la mi-journée un barrage sur l'A9 au Boulou (Pyrénées-Orientales), proche de la frontière, bloquant les camions de marchandises venant d'Espagne mais laissant passer les voitures.
"Il faut du relais, on est là pour tenir longtemps", a lancé à ses troupes le président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne Serge Bousquet-Cassagne, un des leaders de la CR.
"On va bloquer l'A9, mais aussi les dépôts de carburants, les ports, les centrales d'achat. On veut provoquer un chaos et une pénurie alimentaire", avait-il averti plus tôt.
Les agriculteurs de la Coordination rurale s'installent à Auch
A Auch (Gers), les agriculteurs de la Coordination rurale ont installé des bottes de paille pour construire une maison de l'agriculture, où ils recevront des banquiers, ainsi que des responsables de la MSA ou encore de la grande distribution, pour échanger. Ils promettent des expéditions "punitives", avec des bennes remplies de fumier, pour ceux qui ne les écoutent pas.
(JWF)
L'alerte d'un producteur de boeuf
Jérôme, agriculteur, affilié à la FNSEA en Mayenne témoignait de sa situation à l'instant dans Les Grandes Gueules de RMC. Il ne manifeste pas aujourd'hui s'étant mobilisé hier mais s'attends à repartir de plus belle la semaine prochaine.
"Je suis producteur de viande bovine et je suis sur le nerfs car si le Mercosur passe nous on ferme demain", lance-t-il.
Ca fait 20 ans que je suis installé et le prix de la viande a doublé depuis la crise Covid. On vend la viande pile au coût de production, mais si 2% de viande brésilienne vient sur le marché ça fera tout basculer...", alerte-t-il.
"Qui d'autre travaille à perte ?"
De nombreuses manifestations sont recensées en Nouvelle-Aquitaine ce mardi avec des actions dans la capitale régionale: Bordeaux. Ils répondent à un appel du syndicat Coordination rurale dans le cadre de la mobilisation agricole nationale.
"Aujourd'hui, on travaille à perte, quel autre métier travaille à perte ? Il n'y a que l'agriculture aujourd'hui", explique à l'AFP Kevin Caris, 30 ans, viticulteur dans l'Entre-Deux-Mers en Gironde.
Le mouvement est suivi mardi ailleurs dans la région comme en Charente-Maritime, Dordogne, dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, où les agriculteurs ont aussi rendez-vous devant les préfectures.
La guerre des syndicats au coeur de la contestation
Plus que jamais, les syndicats agricoles jouent gros dans les prochaines semaines. En ligne de mire : les agriculteurs sont appelés à voter pour élire leur représantants dans les Chambres d'agriculture entre le 15 et le 31 janvier.
Chaque syndicat souhaite profiter du moment pour montrer qu'il est le mieux armé pour défendre les agriculteurs. Et c'est particulièrement vrai pour la Coordination rurale.
"On a deux mois pour donner un coup de collier et montrer à nos collègues qu'on est là pour eux", reconnaît une responsable de la Coordination rurale qui présente ce mouvement comme une campagne électorale.
(MB)
>> Toutes nos informations sur les coulisses de la guerre syndicale des agriculteurs à rétrouver dans notre article complet ici
Vers un débat et un vote au Parlement sur le Mercosur
Matignon annonce que le gouvernement va proposer un débat au Parlement suivi d'un vote concernant le Mercosur.
Agen entre en scène
Comme le rapporte BFMTV, des actions débutent également à Chalons-en-Champagne dans la Marne et Agen (Lot-et-Garonne). Les agriculteurs de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR47) s'étaient montrés particulièrement virulents lors des manifestations de l'année dernière.
L'autoroute A9 au ralenti à cause d'une action des viticulteurs
Une centaine de viticulteurs ont fait Béziers-Narbonne ce matin ralentissant fortement l'autoroute A9 comme le rapporte le quotidien régional Midi Libre. Ils devraient ensuite prendre la direction de la frontière espagnole où ils pourraient rester plusieurs jours au niveau du péage du Boulou comme nous l'expliquait un peu plus tôt un auditeur dans Charles Matin.
Plusieurs préfectures visées
Plusieurs préfectures sont visées par les agriculteurs ce matin. BFMTV rapporte que du lisier a été déversé devant la préfecture des Ardennes à Charleville-Mézières (voir vidéo ci-dessous). Le Parisien rapporte de son côté que 8 tracteurs sont devant la préfecture de l'Essonne à Evry-Courcouronnes. Des dizaines de panneaux ont quant à eux été accrochés ce matin à Beauvais sur les grilles de la préfecture de l'Oise.
Gironde: une action coup de poing devant la mairie de Pessac
En Gironde, le convoi de la Coordination rurale s’est arrêté à Pessac. Les tracteurs se sont garés devant la mairie et viennent de renverser leurs bennes. Pourquoi Pessac? Parce que le maire a décidé d’interdire le foie gras lors des repas de fête. C’est une première action coup de poing. "Les agriculteurs vont être déterminés, estime Paul, céréalier en Gironde. Ça va aller jusqu’à Noël sans problème. Ils n’ont plus rien à perdre. Tout le monde va finir les récoltes et sortir. Le pays va être vite bloqué."
(PB)
La France "continuera à tenir le bras de fer" contre le Mercosur
La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a promis ce mardi que la France continuerait "à tenir un bras de fer aussi longtemps que nécessaire" avec la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen contre le traité commercial de libre-échange UE-Mercosur.
Elle a également souhaité "à titre personnel", qu'"il puisse y avoir un débat à l'Assemblée nationale suivi d'un vote", afin, a-t-elle argumenté sur TF1, de "renforcer la position qui est celle du président et celle du Premier ministre".
José Bové: "Il faut bloquer cet accord avec le Mercosur"
José Bové, syndicaliste, cofondateur de la Confédération paysanne, sur RMC:
"Lutter contre tous les accords de libre-échange est aujourd’hui une responsabilité évidemment syndicale mais de toutes les hommes et femmes politiques, de l’Etat et de la Commission européenne. Mais on ne pourra gagner cette bataille que si on change les règles du jeu, si on respecte les droits humains, du travail et à l’environnement, et qu’on soit en capacité d’intégrer dans tous les accords commerciaux des règles internationales qui soient justes et qui ne profitent pas à quelques multinationales qui veulent imposer leur logique commerciale. Il faut d’abord bloquer cet accord en lui-même. Il a été bloqué à plusieurs reprises, il a pris un temps fou et aujourd’hui, il est complètement obsolète. Il faut le bloquer parce qu’on n’aura pas le contrôle sur les hormones, ni sur les OGM."
"Le combat de la dernière chance"
Pour Rémi Dumaure, éleveur de volailles et président de la Coordination rurale de la Dordogne, ce n'est que le début. "On va dormir devant la préfecture de Périgueux. Dans le Lot-et-Garonne, ça va être pareil. En Gironde aussi. On veut leur montrer notre détermination", assure-t-il.
Ils se sont tous concertés pour converger en tracteur mercredi midi vers des lieux stratégiques tels que les centrales d'achats et les plateformes logistiques pour bloquer le fret alimentaire ou des camions étrangers.
“C’est le combat de la dernière chance. La révolte agricole pourrait partir du sud-ouest. On ne peut pas laisser faire”, indique-t-il.
>> "Le combat de la dernière chance", la Coordination rurale veut durcir les actions
Bordeaux: circulation très compliquée
Partis de Créon (Gironde), une vingtaine de tracteurs ont rejoint la rocade de Bordeaux, et les forces de l'ordre ont bloqué les trois voies. La circulation est donc très compliquée. L'A62 et l'A63 sont aussi bloqués.
(PB)
"On va bloquer le fret alimentaire"
Rémi Dumaure, président de la Coordination rurale de la Dordogne, sur RMC:
"Tous les jours, je reçois des appels de gens qui sont en détresse, en train de tout perdre, en train de vouloir se suicider. L’autre jour, une mère de 80 ans m’appelle, son fils était retranché dans la maison et elle ne savait plus quoi faire. Voilà où est l’agriculture en France aujourd’hui. Et l’Etat fait celui qui n’entend pas l’appel à l’aide. Maintenant, ça suffit. Ils ne comprennent pas, donc on va leur montrer ce que c’est un pays sans paysans. On va bloquer le fret alimentaire et ils vont voir ce que ça fait de ne rien avoir dans les assiettes. S’il faut, on arrêtera de produire dans nos exploitations. De toute façon, on travaille à pertes. Il va falloir agir et rapidement. (…) Ce qui est sûr, c’est qu’on va bloquer le fret. Mon collègue va bloquer la frontière (dans les Pyrénées-Orientales), peut-être que nous on va bloquer des plateformes. On a un plan d’action et on va s’y tenir jusqu’à ce que le gouvernement plie."
"L’agriculture ne se résume pas au Mercosur"
Rémi Dumaure, président de la Coordination rurale de la Dordogne, sur RMC:
"On va déposer nos revendications, qui sont les mêmes depuis 30 ans. On veut du revenu, vivre de notre métier, et ne plus être embêté par cette administration qui nous oppresse tous les jours. Le Mercosur, c’est un traité de libre-échange, c’est le prétexte que reprennent nos collègues. Mais il y a le poulet et les céréales qui rentrent d’Ukraine, la Nouvelle-Zélande, tout un tas de pays qui n’ont pas les mêmes normes que nous. Le Mercosur, c’est encore un traité de plus qui va venir nous emmerder. Mais l’agriculture ne se résume pas au Mercosur."
Les préfectures dans le viseur de la Coordination rurale
La Coordination rurale, le deuxième syndicat agricole, est réputée pour avoir un comportement plus dur et ses membres se veulent moins proches d'Emmanuel Macron, contrairement à la FNSEA. Ce sont eux qui avaient appelé pendant un temps à bloquer le marché de Rungis l'hiver dernier. Ils lancent une grosse journée de mobilisation ce mardi, dans le sud-ouest de la France. Des tracteurs vont converger vers les préfectures de chaque département. Les rendez-vous ont été fixés à 10h.
Et le syndicat prévient: les agriculteurs vont passer la nuit devant les préfectures et prévoient de bloquer le transport de marchandises alimentaires dès ce mercredi.
Les tracteurs en route vers la frontière franco-espagnole
Dans le sud de la France, les agriculteurs prennent la direction du péage du Boulou pour bloquer la frontière franco-espagnole. "On va descendre sur le Boulou et on va bloquer tous les camions qui remontent de l’Espagne, explique sur RMC Christophe, agriculteur dans l’Hérault. On refuse de faire rentrer l’agriculture qu’on ne veut pas chez nous. Ce n’est plus possible. Les forces de l’ordre vont nous encadrer. On ne peut plus. Comment faire pour vivre? On a tellement de normes, de réglementations, et nos voisins eux, par contre, ils font ce qu’ils veulent."
Agriculteurs: des actions et des blocages lancés par la Coordination rurale
Bonjour et bienvenue sur ce live pour suivre la mobilisation des agriculteurs.
Après la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui annonçaient 85 actions ce lundi, c'est au tour de la Coordination rurale de faire monter la pression dans le mouvement des agriculteurs. Plusieurs actions sont prévues dans le sud-ouest de la France, devant des préfectures. Dans les Pyrénées-Orientales, c'est la frontière avec l'Espagne qui doit être bloquée par les tracteurs.
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