Fermeture de l'usine Tioxide à Calais: "nous sommes trop vieux pour intéresser une entreprise"

A Calais, l'usine Tioxide va fermer ses portes. Une centaine de salariés va se retrouver au chômage dans une ville déjà sinistrée où un tiers de la population active est au chômage.

Deux ans après un premier plan social, l'usine Tioxide, spécialisée dans les composants de peinture va fermer. L'usine est intégrée dans le paysage calaisien depuis 60 ans. Paradoxalement, l'annonce de la fermeture est vécue comme un soulagement. La production se fait désormais en Allemagne ou en Chine. Cela fait deux ans que Sabrina voit l’usine tourner au ralenti: "Il n'y avait plus de production. Donc venir au boulot, c'était attendre, parler avec les collègues et puis attendre tous la même chose".

La fermeture devrait être effective en septembre prochain mais la vie d'après risque d'être compliquée pour la centaine de salariés. 80 % d'entre eux sont des seniors.

"Certains d'entre nous vont devoir changer de région"

A 49 ans, Emmanuel craint pour la suite: "Même si on a des diplômes, qu'on est formé, c'est compliqué de chercher du travail, quand on voit autour de nous comment ça se passe. Je pense certains d'entre nous vont devoir partir, changer de région".

Il faut dire que Calais souffre. Pascal Duquenne, délégué CFE-CGC, est inquiet: "25% de la population en âge de travailler n'a pas de travail, les seniors intéressent peu. Nous sommes trop vieux pour intéresser une autre entreprise et trop jeunes pour profiter de la retraite"

Un premier plan social a eu lieu en 2015. 169 personnes ont été licenciées. Deux ans après seule une cinquantaine a retrouvé un CDI.

PB. avec Lionel Top et Valériane Porcher