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Grève: ces travailleurs contraints à dormir au travail

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La grève impactant très fortement les transports, notamment en Île-de-France, et contraint de nombreux travailleurs à trouver des solutions de fortune. Dans le domaine de la santé, les agents s'arrangent comme ils le peuvent.

La grève se poursuit, et avec, les transports en commun toujours en grande partie bloqués. Vu que tout le monde ne peut pas faire de télétravail, notamment dans les métiers de la santé, certains corps de métier s'arrangent comme ils le peuvent.

Si dans certains Ehpad on annonce des débrayages, dans d'autres, les non-grévistes sont bien obligés de s'organiser pour aller travailler.

Système D

Dans cet Ehpad des Hauts-de-Seine, à Clamart, pour assurer la continuité des soins des seniors, on se met en ordre de bataille. Depuis le début de la grève, Catherine met 4 heures tous les matins pour se rendre au boulot. Désormais elle n'a plus le choix. Cette aide-soignante est obligée de loger dans l'Ehpad où elle travaille. Une situation loin d'être idéale.

"Si j'avais un choix je demanderais à rentrer chez moi. Ce n'est pas une situation qui m'arrange. Je ne vois pas ma famille, pas mon fils. C'est vraiment parce qu'on n'a pas le choix."

Une dizaine d'agents dort sur place pour éviter les retards. Mais les autres n'arrivent pas toujours à bon port. Gérer les plannings devient donc un casse-tête, pour la cadre de santé Marie Collin.

"Nous avons besoin d'avoir un minimum de soignants dans les unités pour prendre soin de nos résidents et les absences ont été gérées avec les personnes qui habitent à proximité et les personnes déjà sur place qui avaient une journée courte de prévue qui ont accepté de faire des journées plus longue."

"Et pour la suite, je ne sais même pas comment ça va se passer..."

Une organisation au jour le jour qui commence à fatiguer les équipes et qui crée des craintes dans le cas d'une grève prolongée. Nathalie Loutzky est la directrice de la résidence.

"Toujours rappeler les mêmes personnes pour venir travailler ça va finir par devenir très compliqué. Et pour la suite, je ne sais même pas comment ça va se passer..."

Elle craint que la grève n'épuise davantage les 180 agents qui travaillent au quotidien dans la maison de retraite.

Camille Schmitt (avec J.A.)