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Grève dans les raffineries: "On fera trois semaines de grève sans problème", assure un salarié

Comme en octobre dernier, les raffineurs sont en grève. Si pour l'instant aucune pénurie de carburant à la pompe n'est envisagée, certains salariés des raffineries assurent être prêts à tenir plusieurs semaines.

La situation va-t-elle se tendre à la pompe? Si le spectre d'une nouvelle pénurie de carburant, comme en octobre dernier, semble pour l'instant lointain, certains raffineurs se disent prêts à poursuivre la lutte contre la réforme des retraites dans la durée, alors que les sept raffineries françaises sont en grève ce jeudi.

C'est en tout cas ce qu'assure Lionel, délégué syndical CGT à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône. "Combien de temps Emmanuel Macron et le gouvernement vont s'entêter à faire passer cette réforme dont la majorité des Français ne veut pas?", interroge-t-il en préambule ce mercredi dans "Les Grandes Gueules" sur RMC et RMC Story. "On a tenu trois semaines en octobre dernier, on peut encore tenir trois semaines", ajoute-t-il.

Et même si la réforme est votée au Sénat le 15 mars et adoptée dans la foulée, le raffineur se dit prêt à continuer. "En 1995, la réforme avait été votée, pourtant le gouvernement avait fini par faire marche arrière. Aujourd'hui, l'exécutif s'entête alors que la mobilisation est exceptionnelle", constate Lionel.

Les réquisitions, "un faux débat"

Pour éviter des pénuries à la pompe, le sénateur LR Stéphane Le Rudulier veut encadrer le droit de grève dans et empêcher les salariés des raffineries et des transports de produits pétroliers et de carburants d'"exercer leur droit de grève plus d’une fois par semaine et pas plus de trois jours consécutifs".

"Il n'y a pas lieu de limiter le droit d'expression, c'est un droit fondamental inscrit dans la constitution depuis 1946", rappelle Lionel. Quant aux réquisitions auxquelles le gouvernement pourrait avoir recours, le syndicaliste estime que c'est "un faux débat". "Elles ne sont pas là pour dépanner les usagers et ça, la Première ministre Elisabeth Borne s'était bien gardée de le préciser à l'automne dernier à l'Assemblée nationale", conclut le raffineur.

G.D.