Grève des pompiers: les syndicats claquent la porte du ministère de l'Intérieur
"La reconnaissance que la nation nous doit, par le biais du gouvernement et des employeurs n’est toujours pas là…": la réunion entre le ministre de l’Intérieur et l’intersyndicale des pompiers a tourné court ce jeudi matin.
Reçu par Christophe Castaner, les pompiers espéraient lui faire entendre leurs revendications. Car même s’ils sont certainement les plus discrets des grévistes, les pompiers sont pourtant en grève depuis le 26 juin dernier.
Jérôme François, secrétaire général de l’Unsa-Pompiers, invité de la matinale de Jean-Jacques Bourdin a détaillé les trois revendications principales des soldats du feu: "La retraite d’abord, au regard de nos missions, il est inimaginable de partir à 62 ans. A ce sujet, Jean-Paul Delevoye nous a assurer qu’on pourrait conserver un départ à la retraite anticipé mais sans nous préciser à quel taux".
Revalorisation de la prime de feu
Un point, a poussé les pompiers à claquer la porte du ministère ce jeudi: la prime de feu. A la demande de revalorisation de cette prime, le ministre a proposé que les Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) négocient en local sur la base d’une différenciation catégorielle à savoir 24% pour les fonctionnaires de catégorie C, 23% pour les fonctionnaires de catégorie B, 20% pour les fonctionnaires de catégorie A et toujours 19% pour les fonctionnaires de catégorie A+.
Une proposition jugée "inacceptable" pour les pompiers: "La prime de feu porte assez mal son nom, parce qu’aujourd’hui le feu, c’est 8% de nos interventions. Mais c’est l’équivalent d’une prime de risque. C’est 19% du salaire, elle n’a pas été revalorisée depuis plus de 30 ans. Les autres métiers de la sécurité intérieure sont à 28%. On demande donc à être au même niveau qu’eux", a précisé Jérôme François.
Plus de sécurité dans les interventions
Le secours d’urgence aux personnes est également un problème rencontré par les pompiers. C’est très souvent lors de ces interventions qu’interviennent des violences envers les sapeurs-pompiers: "Il n’y a pas qu’une seule forme de violence. On a des voyous qui nous tendent des traquenards, on a des gens qui ont une pathologie psychiatrique et qui sont en rupture de traitement et puis, on a Monsieur et Madame tout-le-monde qui souvent, l’alcool aidant, se comportent en consommateurs et ne vont pas accepter la prise en charge, insulter voire porter des coups". En guise de conclusion, Jérôme François l’affirme, "le 5 décembre, je serai dans la rue".