Hausse du coût de la vie: peut-on vraiment bloquer les prix comme le propose La France insoumise?
Après l'essence, le gaz et l'électricité, c'est au tour de la baguette de voir son prix grimper. Devant l'urgence, le gouvernement a offert 100 euros à tous les Français qui touchent moins de 2000 euros par mois. Du côté de l'opposition, on dénonce parfois un pansement ou une simple mesure d'urgence alors que près de 46% des Français sont à découvert au moins une fois par an.
Mais la France insoumise plaide elle pour un blocage des prix: pour les Insoumis, il est urgent de bloquer les prix du gaz, de l'électricité, de l'essence mais aussi des produits alimentaires pour soulager les ménages français. Cependant, est-ce viable de bloquer les prix? pour Dominique Plihon, économiste, membre d'Attac, c'est une bonne mesure si seulement elle est provisoire:
"L’idée d’un contrôle des prix de première nécessité, me paraît pertinente. L’avantage de ces blocages à court-terme, c’est de donner un coup d’arrêt à des hausses de prix parfois injustifiées. Il n’est pas normal que les usagers les plus fragiles en subissent directement les conséquences. Je pense qu’il faudrait que ce blocage devienne très vite un encadrement des prix négociés. La question c’est, comment fait-on ce contrôle", s'interroge-t-il au micro de RMC.
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"Un moment on n’échappe pas à la vérité des prix"
Autre question : qui paierait vraiment ? Pour Philippe Crevel économiste et directeur du Cercle de l'épargne, cela finirait par retomber sur le contribuable : "Entrer dans cette machinerie des prix bloqués, même si en terme de pouvoir d’achat c’est dans un premier temps positif mais c’est s’embarquer dans une folle aventure. Car un moment on n’échappe pas à la vérité des prix".
"Les prix des produits importés augmentent, les prix des matières premières aussi et il faut bien que quelqu’un paie. Si c’est l’Etat qui prend en charge, cela signifie que derrière, ce sont les contribuables qui vont payer par l’impôt. On ne fait que différer le problème", ajoute-t-il.
Autre piste pour laquelle plaide un insoumis, une hausse des salaires indexée sur l'inflation. C'est ce que proposait ce mardi matin sur RMC le député de la Somme François Ruffin: "Je milite pour l'indexation des salaires, qui consistait à faire évoluer vers le haut automatiquement les salaires en raison de l'inflation et qui a été supprimée en 1982. En Belgique, il y a un dispositif qui ressemble à ça qui existe toujours", assurait-il face à Apolline de Malherbe.
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