"Ils n'ont pas de mémoire, ou pas de respect”: les agriculteurs vivent mal la crise politique

La crise politique actuelle met la France au ralenti au grand désespoir des agriculteurs. Pour mettre fin à la colère du monde paysan, le gouvernement s'était engagé sur une série de réformes pour simplifier leur vie. Des réformes toujours attendues et qui devront encore patienter.
Alors comment les agriculteurs perçoivent cette situation de blocage ? Le sommet de l'élevage, grand rendez-vous agricole, a débuté mercredi à Clermont-Ferrand. Et sur place, les agriculteurs sont partagés entre incompréhension et déception. “Les interlocuteurs, il n’y en a plus vraiment, les ministères est-ce qu’ils vont rester ou pas?”, se demande un agriculteur présent.
“Il y a eu des engagements sincères, mais qui n’ont pas été tenus et ça met un peu le moral à zéro”, assure un autre.
L’une de ces promesses reste en travers de la gorge de Jean-Claude Rolly, producteur de lait en Haute-Loire: celle de ne pas signer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et des pays d’Amérique-du-Sud, négocié en ce moment alors que la France a une ministre de l’Agriculture démissionnaire.
Les agriculteurs en veulent à Emmanuel Macron
“On nous dit ‘on ne va pas signer’, mais on voit que les choses se font quand même. Dans nos élevages, on subit et on a du mal à arrêter en fait”, assure Jean-Claude Rolly.
Alors difficile d’imaginer, aujourd’hui, une sortie de crise rapide pour Mathieu Olivier, éleveur de moutons et de bovins. “Est-ce qu’il y a vraiment quelque chose qui peut les faire changer? Maintenant, il va falloir attendre 2027 à mon avis”, déplore-t-il.
Une crise politique qui fait oublier au président de la République les promesses qu’il a faites aux agriculteurs selon Sylvain Ray, président du syndicat des éleveurs de moutons de l’Allier.
“J’étais au Salon à Paris quand il a mis la main sur le cœur qu’il a promis la souveraineté alimentaire. Soit il n’a pas de mémoire, soit il n’a vraiment pas de respect”, souligne-t-il.
De leur côté, des syndicats demandent la publication des décrets de la loi, adoptée cet été, pour lever les contraintes au métier d’agriculteur.