RMC
Travail

"Inadmissible": les salariés des crèches People and Baby reçoivent un acompte au lieu du salaire

placeholder video
Un virement de maximum 350 euros à place d'une paye entière: c'est ce que vont recevoir ce jeudi les salariés du groupe People and baby. Le groupe de crèches privées parle de problèmes de trésorerie.

People and Baby dans la tourmente. Les salariés du groupe devront se contenter d'un acompte en guise de salaire ce mois-ci. Ils l'ont appris mardi soir. Jusqu'à 350 euros pour les temps plein, moins pour les autres. En cause, des problèmes de trésorerie, des "mesures exceptionnelles" d'après la direction de People and Baby.

Des problèmes qui font suite à la publication du livre “Les Ogres” de Victor Castanet, où People and Baby est largement mis en cause. Près de 6.000 salariés pourraient être impactés.

Comme chaque mois depuis quatre ans, Alice vérifie sa fiche de paie. Mais au lieu des 1.000 euros attendus, c'est cette fois seulement 250 euros.

"Les assurances, les loyers à payer et puis là, je viens d'avoir un petit bébé... Heureusement que j'ai mon conjoint avec moi, mais celles qui sont toute seule, je ne sais pas comment elles vont faire... Je trouve ça inadmissible. Et puis nous prévenir le jour même, ce n'est pas normal", déplore-t-elle.

Pas de grève en prévision

Au sentiment de non-respect, s'ajoutent des questions sans réponses. Est-ce que les prochains mois seront payés? Est-ce que les crèches vont fermer? "On est dans le gros doute. Et je vous avoue que moralement, on baisse un peu les bras. Franchement, on est là pour les enfants, parce que c'est le but de notre métier, mais on se dit: où on va?", se demande-t-elle.

Et en attendant, pas question de faire grève, face au risque de perdre encore plus d'argent, dit Alice. Une réalité partagée par bon nombre d'employés, qui ont alerté le syndicat national des professionnels de la petite enfance, dont Cyrille Godfroy est co-secrétaire général.

"Il y a aussi la peur de l'avenir de cette entreprise-là purement et simplement. Pour une entreprise de cette taille-là, ne pas pouvoir payer les salariés, ce n'est vraiment pas un signal rassurant", confie-t-il.

Les salariés contactés par RMC, résignés, veulent croire la promesse de la nouvelle direction, qui veut "changer le groupe". Le reste de la paie doit arriver "en début de semaine prochaine".

Solène Leroux avec Guillaume Descours