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INFO RMC. Les radiations volontaires d'entreprises ont augmenté de 35% depuis 2019

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Les radiations volontaires d'entreprises ont augmenté de 35% depuis 2019, d’après les chiffres du Conseil national des greffiers des tribunaux du commerce. En cause, la charge de travail, la faible rémunération, les lourdeurs administratives, les risques encourus...

Selon les chiffres du Conseil national des greffiers des tribunaux du commerce (CNGTC), que RMC s'est procuré, les radiations volontaires d'entreprises ont augmenté de 35% depuis 2019.

Des patrons qui jettent l'éponge et qui décident de fermer volontairement leur entreprise, avant d'entrer dans le cadre d'une procédure judiciaire. En 2019, on comptait 123.519 radiations volontaires. En 2024, c'est 166.505. L'année dernière, le nombre de radiations volontaires a augmenté de 4.5% par rapport à 2023.

"La radiation volontaire est quand le chef d’entreprise a décidé de mettre un terme à son activité en procédant à la radiation de l’entité. La radiation au registre du commerce et des sociétés ne peut se faire que si l’entreprise est in bonis, autrement dit que l’entreprise n’a pas de dette. Elle cesse alors son activité amiablement, à l’instar de la radiation suite à la clôture d’une procédure collective au cours de laquelle la radiation est intervenue dans le cadre du traitement des dettes."

“J'étais bien plus heureux salarié"

En cause, notamment, la charge de travail, la faible rémunération, les risques encourus. Créer sa start-up, c'était son rêve: alors il y a trois ans, Cyril se lance. Il transforme des camions en atelier informatique qui sillonnent la France. “Ça démarre très très bien, on signe des partenariats fabuleux”, raconte-t-il à RMC.

Mais pour développer son activité et répondre aux commandes, Cyril a besoin de fonds, qu'il peine à récolter: “il nous a manqué 90.000 euros sur 2,7 millions”. Alors en mai dernier, il décide de déposer le bilan. “J’avais mis toutes mes économies, donc à peu près 140.000 euros, et sur les trois ans, j'ai dû me payer huit mois”.

Mettre la clef sous la porte, Christophe, lui, y pense tous les jours. “J'étais bien plus heureux salarié, j'étais beaucoup plus serein dans ma tête et dans ma vie. Le plus gros souci, c’est l'administratif, j’étais épuisé de me lever le matin pour gérer la médecine du travail, les nouveautés, les nouvelles normes, etc”.

Un quotidien si lourd que "si c'était à refaire, je ne recommencerais pas", confie ce patron du bâtiment. Sophie Heurley, greffière au tribunal de commerce de Narbonne, explique cette hausse de radiations volontaires en raison de la conjoncture actuelle.

“Il y a une baisse de la consommation, une augmentation de l’épargne, il y a une forme de prudence aussi qui est faite par les chefs d’entreprises”, précise-t-elle. L'année dernière, les radiations volontaires ont représenté plus de la moitié des fermetures d'entreprises (soit 53,7%).

Ameline Lavechin avec Victor Joanin