"J’en ai pleuré": après un piratage bancaire, un club de boxe en Haute-Savoie risque la fermeture

Malika, présidente du Mont Blanc Boxing Club de Meythet, près d’Annecy, a écrit à "RMC s’engage avec vous". Il y a un an et demi, le club est victime d’un piratage bancaire. Un escroc siphonne les comptes: 5.600€ envolés. Le club venait tout juste de recevoir une subvention de 4.800€ de la Fédération française de boxe.
Malika porte plainte et contacte immédiatement sa banque. Mais le Crédit Agricole considère qu’elle a validé le paiement et ne croit pas à une fraude.
“J’en ai pleuré. On est une association à but non lucratif, on ne se paye pas. J’ai une équipe de dix bénévoles et aujourd’hui, notre situation, elle est dramatique”.
5.600€ ça représente deux mois de loyers pour le club, qui n’a plus les moyens de payer et risque la fermeture. Une situation inacceptable pour Florent, le secrétaire général.
“On a des plans de projet sur plusieurs saisons, on fait du sport adapté, du handisport et du handiboxe. À l’heure actuelle, on a 200 adhérents. Et là, ce qu’il s’est passé, c’est un deuxième combat à mener, en dehors du ring”.
Un combat contre la banque: mais que dit la loi sur les piratages?
La charge de la preuve incombe à la banque. Traduction: si elle considère qu’il n’y a pas fraude, c’est à elle de le démontrer. En l'occurrence, le piratage s’est fait par virement vers un compte à l’étranger.
Pour ce type de transaction, Malika doit recevoir un code securi-pass pour valider l’opération. Et elle n’a rien reçu. Mais le Crédit Agricole, lui, dit que c’est impossible, qu’elle a forcément validé le virement.
Le club a donc fait appel au médiateur bancaire, qui leur a proposé 500€ pour clore le dossier, alors qu’ils ont perdu 5.600€… Et ce n’est pas étonnant: le médiateur bancaire a enregistré une hausse de 23% des demandes en 2022 sur un an. Et 1/3 seulement ont abouti à une résolution.
Comment les aider?
RMC a rappelé au Crédit Agricole les règles en la matière. Mais la banque reste intraitable, elle n’est pas responsable, nous dit-elle, sans pour autant nous en fournir les preuves.
Seule solution faire appel à la justice pour obtenir gain de cause mais ils n’en ont pas les moyens. L’urgence, c’est de payer leur loyer. Alors ils lancent un appel aux dons.