RMC

Jets d'œufs sur Macron: "La colère grandit car elle se nourrit de l'attitude arrogante du gouvernement"

REACTIONS - Le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a été bousculé lundi matin à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et a essuyé des jets d'œufs de la part d'opposants à la loi Travail. Un mode d'action comme un autre pour Thierry Dumez, secrétaire départemental CGT- Ile-de-France.

Une bousculade, des slogans, un œuf dans les cheveux: le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, venu célébrer le Front populaire, a subi lundi à Montreuil l'hostilité de manifestants de la CGT et du PCF opposés à la loi Travail. Plus précisément, alors qu'il se rendait dans un bureau de poste de cette commune voisine de Paris pour inaugurer un timbre célébrant le 80e anniversaire du Front populaire, le ministre a été accueilli par une petite centaine de manifestants, réunis à l'appel de l'Union départementale de la CGT 93, aux cris de "Casse-toi !". Ensuite, quelques projectiles volent au-dessus du ministre et un œuf s'écrase sur sa tête.

Mais rien de violent pour Thierry Dumez, secrétaire départemental CGT- Ile-de-France, présent sur place. "J'ai vu quelques tracts voler. J'ai surtout entendu beaucoup d'interpellations verbales. Un ou deux œufs ont volé, c'est vrai. Il a été chahuté mais il n'y a pas eu de violences", raconte-t-il sur RMC. Quelques minutes après cet épisode houleux, Emmanuel Macron a pris la parole estimant avoir fait face à "quelques agitateurs professionnels". "Cela fait partie du décor mais ils n'ont aucun impact sur moi", a-t-il ajouté.

"Une provocation"

Ce à quoi Thierry Dumez répond: "Je ne me reconnais pas dans cette démarche d'agitation. On n'est plus sur une démarche de construction". A noter que les militants présents ont reçu le soutien de Patrice Bessac, le maire PCF de Montreuil, qui avait lui-même refusé de recevoir le ministre de l'Economie. "Je pense aujourd'hui (lundi, ndlr) aux ouvrières de Gad qu'Emmanuel Macron avait traité 'd'illettrées'. Ça aussi c'est violent, indique-t-il. Il venait pour inaugurer le timbre des 80 ans du Front populaire, c'est quasiment une provocation. En effet, on ne peut pas célébrer le Front populaire et en détricoter les acquis".

Après les manifestations, après les blocages d'entreprises, l'interpellation musclée de ministre. Un mode d'action comme un autre pour Thierry Dumez: "Je pense que c'est un plus par rapport à des actions engagées. C'est un moyen de se faire entendre". Et d'ajouter: "La colère grandit car elle se nourrit de l'attitude arrogante, méprisante, de la surdité du gouvernement". Mais il refuse de parler des risques de violence dans le futur, misant encore et toujours sur le retrait de la loi Travail pour calmer les esprits.

M.R avec Thomas Chupin